Publié par CEMO Centre - Paris
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Réforme.En Irak, l’impossible transition vers une économie postpétrolière

dimanche 27/février/2022 - 10:21
La Reference
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Dépendance pathologique à l’or noir, bureaucratie sclérosée, absence de diversification… L’économie irakienne n’est toujours pas prête à relever le défi de longue date du chômage des jeunes, plus que jamais poussés au désespoir.
Fin 2019, des dizaines de milliers de jeunes [Irakiens] sont descendus dans les rues de Bagdad et d’autres villes, dans le centre et le sud du pays. Les manifestants réclamaient une chose en particulier : du travail. L’Irak, qui venait tout juste de se libérer de plusieurs décennies de tyrannie, de siège, de guerre et d’insurrection, n’avait jusqu’alors pas fait grand-chose pour cette génération devenue adulte dans les années qui ont suivi la chute de Saddam Hussein, en 2003.
Deux ans après le début de ces manifestations, qui ont tourné court avec l’apparition du Covid-19 début 2020, et sous la répression brutale exercée par les puissantes milices du pays, les jeunes Irakiens déplorent l’absence de tout changement. “C’est peut-être même pire qu’avant, témoigne Rashid Mansour, coiffeur dans l’ouest de Bagdad. Je n’ai pas les moyens de rester ici, mes cousins non plus. On travaille tous à temps partiel et on arrive tout juste à s’en sortir, comme le pays.”
La plupart des indicateurs économiques le confirment, l’économie irakienne est vacillante et semble avoir bien du mal à se libérer de sa dépendance de longue date à son unique soutien : le pétrole.
Bien que le pays se soit ouvert au reste de la région et au monde entier en allégeant ses restrictions sur les visas d’entrée, les investissements en dehors du secteur pétrolier sont rares. Les nombreuses autres entreprises et industries, dont le gouvernement s’est longtemps fait le chantre, n’attirent pas.
Dégraisser le mammouth
Les appels à diversifier l’économie nationale sont restés sans réponse, tout comme la plupart des exhortations à réorganiser le secteur public, d’une taille démesurée. Les mesures d’optimisation de ce dernier et les nombreux obstacles auxquels sont confrontés les investisseurs qui souhaitent monter leur entreprise sont d’ailleurs un objet de moquerie pour de nombreux Irakiens.
Près de vingt ans après le renversement du régime baasiste à la suite de l’invasion menée par les États-Unis, l’Irak reste l’un des pays qui compte le plus de fonctionnaires par habitant au monde – officiellement, le secteur public emploie environ 7 millions d’individus, pour une population estimée à 39,3 millions d’habitants.
Plusieurs gouvernements ont cherché en vain les moyens d’alléger le poids du secteur public sur le budget de l’État et de réorienter les fonctionnaires vers des entreprises privées créatrices de richesse. Aucun d’entre eux n’a cependant osé s’opposer à un électorat susceptible de faire basculer n’importe quel scrutin, ni à ce système qui occupe depuis longtemps une place centrale dans la gouvernance du pays.
“L’Irak est plongé jusqu’au cou dans ce problème, analyse Ahmed Tabaqchali, directeur de la stratégie au sein [du fonds d’investissement] AFC Iraq Fund, et

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