L’accord nucléaire avec l’Iran est sur le point d’être sauvé
Ces négociations-là sont occultées par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, loin des regards et de la pression médiatique. Après trois mois de tractations aussi intenses que confidentielles dans le charme désuet d’un palace viennois, le sauvetage de l’accord nucléaire (Joint Comprehensive Plan of Action, JCPoA) signé en 2015 avec l’Iran, puis dénoncé en mai 2018 par les Etats-Unis de Donald Trump, est sur le point de se conclure. Dans le meilleur des cas, un compromis pourrait même être dévoilé dans les tout prochains jours. « Un projet d’accord est sur la table », explique au Monde une source proche du dossier.
Les représentants des autres pays signataires – France, Allemagne, Royaume-Uni, Chine et Russie – n’attendent désormais qu’une décision des plus hautes autorités iraniennes. « Il faut désormais bien comprendre qu’il faut des décisions politiques de la part de Téhéran », a récemment expliqué le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. « Nous sommes à un point de bascule, une décision est nécessaire maintenant », dit une source.
L’objectif des travaux en cours est double : permettre le retour des Etats-Unis dans l’accord, tout en contraignant Téhéran à suspendre son programme nucléaire. Depuis que l’ancien président républicain Donald Trump a tenté de torpiller le compromis signé par son prédécesseur démocrate Barack Obama, en en retirant unilatéralement son pays, l’Iran s’est affranchi des engagements pris trois ans plus tôt pour mieux relancer le développement de l’arme atomique. D’après les experts, le pays enrichirait d’ores et déjà assez d’uranium, pour passer à la fabrication d’une bombe, s’il en décidait ainsi. Ce temps dit de « breakout », de quelques semaines à ce stade, serait allongé de manière substantielle avec le nouvel accord, sans atteindre les douze mois agréés voici sept ans.