Publié par CEMO Centre - Paris
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Guerre en Ukraine : le point sur les sanctions internationales à l’encontre de la Russie

vendredi 25/février/2022 - 10:19
La Reference
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De nombreux pays cherchent à pénaliser l’économie russe et les partisans du Kremlin pour protester contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les Occidentaux avaient prévenu la Russie que d’importantes sanctions économiques lui seraient infligées en cas d’invasion de l’Ukraine. Les troupes russes étant passées à l’offensive, jeudi 24 février, de nombreux gouvernements ont décidé de les appliquer.
Le monde réagit à l'invasion de l'Ukraine
Carte des prises de positions et éventuelles sanctions envers la Russie par pays à la suite de l'invasion de l'Ukraine. Dernière mise à jour le 25 février.
Union européenne
Les Vingt-Sept avaient déjà sanctionné plusieurs personnalités et entités russes après l’annexion de la Crimée en 2014.
Ils ont annoncé un nouveau train de sanctions le 23 février, dans la foulée de la reconnaissance par Vladimir Poutine des deux « républiques populaires » séparatistes prorusses de Donetsk et de Louhansk, dans l’est de l’Ukraine. Cette déclaration, en violation du processus de paix en Ukraine prévu par les accords de Minsk, avait été interprétée, à raison, comme les prémices d’une offensive russe contre l’Ukraine.
Ces nouvelles sanctions concernent :
les 351 députés russes qui ont voté en faveur de la reconnaissance des deux territoires séparatistes ;
27 personnes et entités qui ont porté atteinte à l’intégrité territoriale ukrainienne (dont 5 membres du gouvernement, 6 commandants des forces russes et 5 personnes qualifiées de « figures centrales de la propagande » russe) ;
4 entités russes (une entreprise de « propagande », deux banques liées au pouvoir russe et une banque de développement) ;
les relations économiques des territoires des républiques autoproclamées ;
l’accès de la Russie aux marchés des capitaux de l’Union européenne (UE) ainsi que ses services financiers (telle la banque centrale de la Fédération de Russie).
Dans le même temps, l’Allemagne a annoncé la suspension des autorisations du projet de gazoduc Nord Stream 2.
L’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, le 24 février, a poussé l’UE à annoncer de nouvelles sanctions. Ces nouvelles dispositions, qui devaient être entérinées vendredi, ont suscité un débat houleux entre alliés européens.
Elles devraient notamment cibler personnellement le président Vladimir Poutine et son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Mais elles viseront aussi le secteur financier, les secteurs de l’énergie et des transports, les biens à double usage (aussi bien civil que militaire), le contrôle et le financement des exportations et la politique des visas. La France s’est dite favorable à l’exclusion de la Russie du système bancaire Swift mais « certains Etats membres ont fait part de réserves », a nuancé le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire.
Royaume-Uni
Le premier ministre britannique, le conservateur Boris Johnson, a annoncé jeudi « le paquet de sanctions économiques le plus important et le plus sévère que la Russie ait jamais vu ». Ces nouvelles sanctions vont « permettre d’exclure totalement les banques russes du système financier britannique, qui est bien sûr le plus important d’Europe », ajoute Londres. Ces mesures vont empêcher les entreprises publiques et privées de lever des fonds au Royaume-Uni et limiter les sommes que les citoyens russes pourront détenir sur leurs comptes bancaires britanniques.
Selon Downing Street, ces sanctions vont viser une centaine d’entités, telles que le conglomérat Rostec (défense, aérospatial, etc.). Mais aussi des femmes et hommes d’affaires russes comme Kirill Chamalov (ancien gendre de Vladimir Poutine et actionnaire de la société pétrochimique Sibur), Iouri Sliousar (entreprise aéronautique UAC), Piotr Fradkov (banque Promsvyazbank), Denis Bortnikov (banque publique VTB) ou Elena Gueorguieva (banque Novikombank). Ces personnalités verront leurs actifs gelés et seront interdites d’entrée au Royaume-Uni.
Enfin, avec l’invasion de l’Ukraine, Londres plaide auprès de l’UE pour exclure la Russie du réseau interbancaire Swift.
Etats-Unis
La Maison Blanche a annoncé jeudi de nouvelles sanctions « sévères », présentant « un coût immédiat » pour la Russie. Ces sanctions, qui viennent s’ajouter à celles imposées depuis l’annexion de la Crimée en 2014, cherchent à « isoler la Russie du système financier global », en coupant le lien avec le système bancaire américain pour Sberbank, la plus grande banque de crédit russe, dont l’actionnaire principal est l’Etat russe ; 25 de ses filiales sont aussi touchées.
Les Etats-Unis ont aussi décrété un « blocage complet du système financier américain » pour la deuxième banque russe, VTB, ainsi que trois autres institutions financières russes : tous leurs actifs en dollars sont gelés. Par ailleurs, les Américains interdisent la levée de fonds en monnaie américaine pour treize sociétés détenue par l’Etat russe (dont les géants de l’énergie Gazprom et Transneft).

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