L'argent contre le sectarisme: le pragmatisme des Frères rencontre le régime iranien
mercredi 23/février/2022 - 05:54
“Nous avons besoin de dollars et toute l’Egypte profitera de la renaissance du tourisme, qui amènera beaucoup d’argent dans le pays, il y a un tourisme israélien, pourquoi pas un tourisme iranien?”
C’est par ces mots que Adel Aliwa membre du conseil de la choura dans le groupe des Frères, a répondu en avril 2013 aux craintes liées à l’ouverture de l’Egypte au tourisme iranien, surtout après le refus d’une grande partie des Egyptiens de cette décision, considérant que le but est de répandre le chiisme et la révolution iranienne.
Cela a commencé avec l’annonce par le gouvernement égyptien à l’époque de Mursi du retour du tourisme iranien, malgré la rupture des relations entre les deux pays depuis la révolution iranienne de 1979.
Et deux mois après la visite du président iranien Ahmadi Nejad au Caire, fut annoncée la décision de retour du tourisme iranien en Egypte, pour prétendûment relancer le tourisme et sortir de la stagnation. Et le premier groupe de touristes iraniens est arrivé en avril 2013, à destination de Louxor et Assouan.
Mais un grand nombre d’Egyptiens ont refusé cette décision, en considérant que le but était de répandre le chiisme sous couvert de tourisme.
Et des Egyptiens ont demandé d’imposer des conditions, à savoir qu’il s’agisse de tourisme pur, sans but religieux ni politique.
D’autre part, des dizaines de salafistes ont envahi la residence du chargé d’affaires iranien au Caire le 5 avril 2013, affirmant leur refus de l’accord de coopération entre l’Egypte et l’Iran.
Quant au parti salafiste al-Assala, il a affirmé son refus de la visite du groupe de touristes iraniens à Assouan, qualifiant la décision des Frères du retour du tourisme iranien en Egypte de moyen de couvrir le projet iranien de diffusion du chiisme en Egypte.