Publié par CEMO Centre - Paris
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Le sectarisme religieux, l'arme de l'Iran pour s’infiltrer au Yémen

mercredi 07/novembre/2018 - 06:23
La Reference
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Dr. Nermeen Mohamed Tawfiq

 

On sait que les Yéménites appartiennent à la doctrine Zaïdie, qui est la secte chiite la plus proche de l’Islam sunnite, mais l’Iran a pu s’infiltrer à travers les Houthis qu’il a converti du Zaydisme au chiisme Jaafari duodécimain. La loyauté houthie envers l'Iran est clairement apparue après les événements de 2011 au Yémen.

Comment l'Iran a-t-il pu étendre son influence au Yémen ? Et comment il a exploité la faiblesse de l'État yéménite pour renforcer son influence dans la région?

Le Yémen a retenu l’attention de l’Iran sur les plans géographique, culturel et religieux. Téhéran a cherché à mettre à profit la diffusion à grande échelle de la doctrine Zaydie dans ce pays. L’Iran a pris conscience de l’importance de la dimension géographique et géostratégique du Yémen, celui-ci est situé sur la mer Rouge et à proximité du détroit de Bab al-Mandab et, surtout, des pays du Golfe et de l’Arabie saoudite.

Pendant des années, tout portait à croire que l'Iran s'immiscait dans les affaires internes du Yémen. Alors que le soutien politique iranien aux Houthis ne pouvait être contesté, son soutien militaire et financier était discutable. Cependant, cette situation a nettement évolué après 2011, le soutien iranien prenant un caractère flagrant. Aujourd’hui, les interventions iraniennes au Yémen se multiplient.

Une situation qui a donné à l’Iran la possibilité de renforcer son rôle et d’étendre son influence dans la région. Aujourd’hui, la situation est sombre au Yémen avec l'infiltration iranienne et le soutien apporté aux Houthis d’où la nécessité de  reconstruire l'Etat yéménite, de soutien le gouvernement du président Mansour Hadi et de montrer la proximité entre la doctrine Zaydie et le sunnisme. Tout cela permettra de réduire l’influence de l’Iran, qui cherche à transformer le Yémen en une province iranienne à part entière.

Renouveler le patrimoine islamique

Après la mort du prophète Mohamed – que la paix soit sur lui - et même avant sa mort durant la révélation, ses compagnons, qu'Allah soit satisfait d'eux, se sont toujours donnés à l’Ijtihad (effort d’interprétation des textes religieux). Ils ont renouvelé certaines dispositions de la jurisprudence et ont suspendu certaines autres, lorsqu'ils ont constaté qu’elles n’étaient plus adaptées à leur époque. Les compagnaient étaient convaincus que la législation islamique visait le bonheur des gens.

L'ère des Compagnons et des adeptes est passée, les années et les siècles se sont succédés. Est venu alors le tour des érudits contemporains de s’adonner à l'Ijtihad, et donner leur avis sur le renouveau du discours religieux. Mais dans chacune des questions contemporaines, les érudits contemporains se sont emmpressés d’imiter la tradition des anciens. Ce qui était autorisé par les premiers était approuvé par les derniers.

L'Ijtihad est l’effort d’interprétation des dispositions de la charia, c’est le fait de faire tout ce qui est en son pouvoir pour établir les règles de jurisprudence ayant trait à la vie des gens ou reconsidérer certaines de ces règles de manière à les adapter au temps et aux conditions de l’époque, ce qui est différent de la fatwa, qui se limite à la tradition.

Les Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, ont appliqué l’Ijtihad de façon pratique et dès les premières années de l’Islam alors que le Messager d’Allah, que la paix soit sur lui, était parmi eux. Ils ont donné libre cours à leurs esprits (qui s’appuyaient sur une foi ferme et inébranlable). Le Prophète, ue la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui, exhortait ses compagnons de faire l'Ijtihaad et leur a interdit de le quitter.

L’Ijtihad est le seul moyen de renouveler le discours religieux, et c’est l’un des fondements de l'Islam.

 

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