Lecture de la loi antiterroriste française
Mohammad Daabouli
Les Autorités françaises ont réussi, hier, à
déjouer un attentat terroriste concocté par l’Iran contre les
opposants iraniens à Paris. Suite à quoi un diplomate iranien a été expulsé et
un réseau terroriste sous le contrôle des ’’Gardiens de la
révolution’’ a été arrêté.
La France, plus que tout autre pays
européen, a été victime d’attentats terroristes- Bataclan,
camion-bélier à Nice- revendiqués par Daech, ces derniers temps.
Face à ces défis sécuritaires, l’Assemblée
Nationale française a approuvé, le 18 octobre 2017, le projet de la nouvelle
loi antiterroriste par 415 voix pour,
127 voix contre et 19 abstentions. De ladite loi, découlent les éléments
ci-après :
1) La fin de l’état d’urgence instauré depuis
2015 sans
faire l’unanimité. Il a été renouvelé 6 fois, a permis de déjouer 30 opérations
terroristes mais n’a pas réussi à endiguer les discours religieux haineux dans
les mosquées ni à empêcher d’autres attentats qui ont fait près de 250 victimes
au cours de ces deux ans.
2) Des mesures fermes pour combattre le
terrorisme : Le
président français avait refusé de soumettre la loi au Conseil Constitutionnel
et a réaffirmé devant la Cour européenne des Droits de l’Homme que la France
combat le terrorisme dans les limites de la loi et sous supervision juridique.
Ces mesures sont:
- La
fermeture des lieux de culte soupçonnés d’incitation au terrorisme ;
- La
création des zones de sécurité en cas de menace terroriste visant les cérémonies
et les lieux de rassemblement ;
- Le
soupçon qui consiste à fouiller les usagers dans les stations
ferroviaires, les ports et les aéroports dans un rayon de 20km ;
- L’assignation
à domicile des suspects, sans autorisation préalable de la justice française ;
- La
limitation de la liberté des mouvements par la surveillance et le port
d’un bracelet électronique ;
- la
perquisition des domiciles et la confiscation des documents, des
coordonnées et des biens matériels ;
- Le
transfert des fonctionnaires suspectés dans la sécurité et la
défense ;
- La
mise sur écoute des appels et la surveillance des e-mails.
3) L’harmonisation de la loi avec les
législations similaires dans d’autres pays européens, et avec la loi
des renseignements français relative à la surveillance électronique.
4) Les craintes des défenseurs des droits de
l’homme
concernant certains articles de la loi, notamment la fermeture des lieux de
culte, jugée subjective et pourrait être discriminatoire à l’encontre des
minorités.
5) La loi, seule ne pourra pas empêcher d’autres
attentats de se produire ; elle n’est efficace que dans le cadre
d’une stratégie globale de la lutte contre le terrorisme juridiquement,
idéologiquement et socialement afin de tarir ses sources.
Il importe
de signaler que les Autorités françaises ont relativement réussi à éviter des
attentats en 2018, et ont pris des initiatives proactives contre certains
centres – Al Zahraa, par exemple – qui diffusent la haine et l’idéologie
chiite.