Publié par CEMO Centre - Paris
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Tunisie : les déboirs d’Al-Nahda

mercredi 31/octobre/2018 - 08:14
La Reference
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Doaa Imam

Il y a quelques mois, un conflit a éclaté entre le mouvement d’Al-Nahda (le bras politique des Frères musulmans en Tunisie) d’une part, et le parti Nidaa Tunis et les forces d'opposition d'autre part, à cause de l'appui continu à Yusuf Al-Chahid, le chef du gouvernement. Aujourd’hui encore, la controverse continue et il n’y a pas de solution qui semble satisfaire toutes les parties.

Nidaa Tunis a refusé toute coopération avec Al-Nahda, se disant en même temps prêt à négocier avec les autres forces politiques pour former un nouveau gouvernement, et affirmant que Rachid Al-Ghanouchi, le chef d’Al-Nahda « n'a pas le droit de changer la volonté des électeurs, et d'imposer ses conditions pour le remaniment ministériel».

Manji Hirbawi, l’un des dirigeants de Nidaa Tunis, a déclaré que son mouvement « ne participera pas au remaniement ministériel », et « ne proposera aucun candidat pour les portefeuilles ministériels », niant que le bloc parlementaire de Nidaa Tunis ait approuvé le remaniement ministériel attendu.

Le défi reste grand pour Al-Nahda s’il veut dompter les partis qui refusent de s’associer à lui au sein d’un nouveau gouvernement comme Nidaa Tunis et le Mouvement démocratique, surtout après la divulgation de nouveaux éléments, par la défense des deux martyrs Choukri Belaid et Mohammed Alberahimi, qui incriminent le mouvement. En effet, Iman Qazzazh, membre du Comité de défense des deux martyrs, a affirmé disposer de documents qui prouvent que le mouvement a coordonné avec les Frères musulmans d’Egypte afin de mener des assassinats politiques en Tunisie.

Un séminaire tenu dimanche a approfondi davantage la crise d’Al-Nahda, impliqué dans une affaire d'espionnage à l’encontre du ministre de la Défense actuel, Abdul Karim al-Zubaidi.

Nizar Maqni, chercheur spécialiste de la Tunisie, affirme que le mouvement d’Al-Nahda est aujourd’hui en crise. « Le mouvement est en difficulté depuis la fusion de Nidaa Tunis et de l’Alliance nationaliste libre. Les accusations portées contre le mouvement soulèvent les craintes des parties qui sont disposés à s’allier avec lui », conclut le chercheur.

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