Syrie : pressions américaines et manœuvres iraniennes
Islam Mohamed
A l'approche du
deuxième train de sanctions américaines contre le régime des mollahs, prévues
pour le 4 novembre, le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, rappelé que
les sanctions contre l'Iran « entreront en vigueur dans une semaine
».
Pour suspendre les
sanctions, Pompéo avait demandé à l’Iran de retirer ses forces de Syrie, mais
cette demande a été ignorée par Téhéran. Le régime iranien essaie à présent de
manœuvrer. Il tente de conférer une certaine légitimité à sa présence en Syrie,
en signant des accords de coopération avec le président syrien, en faisant
porter à ses troupes des uniformes de l’armée syrienne, ou en donnant à ses
combattants une identité syrienne fictive ou d'autres moyens détournés encore.
Tareq Diab,
chercheur spécialiste du Moyen-Orient, affirme que les Etats-Unis n'accepteront
pas un règlement définitif de la crise syrienne, si l’Iran ne quitte pas le sol
syrien ou au minimum si son influence n’est pas contenue pour préserver la
sécurité d'Israël et ses intérêts stratégiques. « Les Etats-unis
utiliseront les cartes dont ils disposent comme le contrôle de l'Est de
l'Euphrate, et la reconstruction de la Syrie. Ils veulent casser l’axe
Téhéran-Damas-Hezbollah », affirme le chercheur. Il est probable que
Washington se contente de contenir l’influence iranienne, car la Russie, même
si elle n’est pas favorable à une expansion de l'Iran en Syrie à l'heure
actuelle, ne souhaite pas une sortie complète de Téhéran du territoire syrien.
« Les grandes puissances agiront cependant en vue de limiter
l’influence de l’Iran en Syrie », conclut Diab.
Tareq Diab,
affirme dans une déclaration à Al-Marje’qu'il y a « une nouvelle
donne en Syrie après la récente crise survenue entre Moscou et Tel-Aviv, après
la chute d’un avion russe, et la livraison par les Russes de systèmes de
missiles S-300 à Damas. Ces évolutions favorisent l'Iran, et son expansion En
territoire syrien ».