L’Iran, grand absent du sommet d'Istanbul
Islam Mohamed
Le sommet
d'Istanbul s'est achevé samedi avec la participation de quatre chefs
d’Etat : le français Emmanuel Makron, le turc Recep Tayyip Erdogan, le
russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel. Le communqué
final du sommet insiste sur la nécessité d’un règlement politique de la crise
syrienne.
Bien que le sommet
ait ignoré toute référence au rôle de l'Iran, l’un des principaux acteurs de la
scène syrienne, et l'un des plus grands partisans du régime syrien, le
président turc a déclaré que « Les résultats du sommet seront
communiqués à l'Iran, afin qu’il s’y conforme et se prononce à leur sujet
».
Le président russe
Vladimir Poutine a déclaré à la fin du sommet que la question du lancement d'un
dialogue interne en Syrie ne pourrait être réglée sans la consultation et la
participation des Iraniens lors de la formation du comité constitutionnel dans
les prochains jours.
En l'absence de
toute représentation officielle de l’Iran au sommet, la Russie et la Turquie
ont évoqué le rôle important de Téhéran et ont confirmé qu'il s'agissait d'un
acteur majeur sur la scène syrienne, absent du sommet pour des raisons liées à
la volonté américaine et internationale.
Le Dr Khalid
Yaymut, professeur de sciences politiques à l'Université Mohammed V à Rabat, et
membre du Conseil d'experts du Forum arabe pour l'analyse des politiques
iraniennes, affirme que « Téhéran était le grand absent du sommet
d’Istabul pour discuter des moyens de mettre fin au conflit syrien. Il ne faut
pas oublier que les Russes et les Iraniens sont partenaires en Syrie, et que
les intérêts turcs et iraniens se recoupent dans certains dossiers ». Et
d’ajouter que le sommet d’Istanbul confirme l'accord de Sochi, conclu en
septembre dernier entre la Russie et la Turquie au sujet d’Idlib, soulignant
que l'absence de l'Iran s’inscrit dans le contexte du parrainage international
pour trouver à une solution politique en Syrie.