Crise ukrainienne: les signes qui font espérer une désescalade du côté russe
Tout a commencé ce mardi matin, lorsque des forces russes qui étaient déployées à la frontière ukrainienne se sont retirées pour retourner dans leur garnison. Cette annonce de Moscou est intervenue alors que les membres de l'Otan et l'Ukraine multipliaient les alertes allant dans le sens d'une attaque. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait même décrété une "journée de l'unité" ce mercredi.
Le gouvernement français a rapidement salué ce "signal positif" de la part du Kremlin, tout comme Kiev, qui affiche un "optimisme prudent" quant à une désescalade.
Des négociations toujours en cours
Peu après l'annonce du retrait des troupes, Vladimir Poutine a accueilli Olaf Scholz, le chancelier allemand, au Kremlin. "Nous sommes prêts à continuer le travail en commun. Nous sommes prêts à aller sur le chemin de la négociation", a déclaré le président russe lors d'une conférence de presse commune.
"Voulons-nous d'une guerre? Bien sûr que non. C'est pour cela qu'on a avancé nos propositions pour un processus de négociation", a-t-il ajouté.
Preuve que les négociations se poursuivent, Olaf Scholz a assuré qu'une sécurité durable" pour les Européens n'était "possible qu'avec la Russie". Une phrase déjà prononcée par Emmanuel Macron lors de sa visite à Moscou la semaine passée. Un signal fort envoyé à Vladimir Poutine.
Le retrait des troupes a d'ailleurs entraîné plusieurs appels diplomatiques importants. Joe Biden doit notamment s'entretenir par téléphone avec Emmanuel Macron ce mardi. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a, de son côté, discuté avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Ce dernier a appelé à un "dialogue pragmatique".
Un appel qui peut remettre le feu aux poudres
Boris Johnson a cependant tenu à tempérer ces avancées. "La Russie se montre ouverte au dialogue, mais d'un autre côté les renseignements que nous voyons aujourd'hui ne sont toujours pas encourageants", a déclaré le Premier ministre britannique. L'OTAN a également expliqué que, selon eux, "aucun signe de désescalade" clair sur le terrain n'avait été identifié.
"Les paroles, c'est bien. Nous attendons les actes. Si les actes sont là, ce sera encore mieux", a lancé dans ce contexte Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères.
Seulement, un autre sujet pourrait ramener les tensions au plus haut dans les heures et jours à venir. Le Parlement russe a ainsi demandé à Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance de territoires séparatistes ukrainiens. Si le président russe n'a jamais montré de volonté d'aller dans ce sens, puisque cela ruinerait les accords de paix de Minsk, l'Ukraine et l'Union européenne ont rapidement dénoncé ce comportement. Reste à savoir quelle sera la décision de Vladimir Poutine sur ce sujet.