Sur l'Ukraine, les États-Unis multiplient les annonces alarmistes
Ce lundi, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a aussi déclaré que la Russie a renforcé son dispositif militaire aux frontière de l’Ukraine au cours du week-end, malgré l’annonce par Moscou de la fin de certains exercices militaires.
Ce discours, jugé alarmiste par certains observateurs sur l’imminence d’une invasion de l’Ukraine, a participé à la multiplication des annonces de départ de diplomates de Kiev et des appels aux ressortissants occidentaux à quitter le pays. La crainte? Une guerre alors que les discussions entre Vladimir Poutine et les dirigeants occidentaux (Emmanuel Macron, Olaf Scholz ou encore Joe Biden) semblaient ne pas porter leurs fruits.
Plus de 100.000 soldats russes aux frontières de l’Ukraine
Surtout qu’en parallèle de la montée des tensions, les informations livrées par les États-Unis se faisaient de plus en plus précises. Vendredi, Jake Sullivan assurait notamment que l’invasion “pourrait commencer pendant les Jeux olympiques” de Pékin, qui s’achèveront le 20 février, citant de “nouvelles forces” aux portes de l’Ukraine, encerclée à sa frontière avec la Biélorussie, à sa frontière avec la Russie et en mer Noire par plus de 100.000 soldats russes.
Pour CNN, avec l’avalanche d’avertissements et de publications de documents d’ordinaires gardés secrets depuis novembre, les États-Unis se livrent à un véritable coup de poker. Avec l’objectif de dissuader Poutine de recourir à l’option militaire. Non sans attirer les demandes d’apporter des preuves de leurs propos.
“L’administration Biden croit que le président russe Vladimir Poutine a été pris de court par la publication de certaines informations” explique le média, qui rapporte que les services de renseignements américains “ont intercepté des messages” de leurs homologues russes et de l’armée dans lesquels “ils se plaignent de la divulgation de leurs plans”.
“Les États-Unis ont appris la leçon”
Aussi, l’administration américaine semble vouloir empêcher une répétition de l’annexion éclair qu’a connu la Crimée en 2014. A l’époque Vladimir Poutine avait nié quasiment jusqu’au bout la présence de troupes russes à sa frontière avec l’Ukraine. “Les États-Unis ont appris la leçon”, indique au HuffPost Jeffrey Hawkins, chercheur associé à l’Iris et ancien diplomate américain.
Selon le chercheur, en inondant la presse d’alertes sur une invasion imminente de l’Ukraine et en s’impliquant directement dans les négociations, l’administration Biden tente également de tourner la page de “quatre années d’absence américaine dans l’Otan”, sous Donald Trump, et d’affirmer “le leadership” du pays.
Jeffrey Hawkins estime toutefois que les États-Unis “ne partiront pas en guerre pour l’Ukraine”, rejetant l’ouverture d’un conflit armé impliquant les Américains en Europe, malgré leur volonté de taper du poing sur la table, mais “imposeront des sanctions très lourdes à la Russie en cas d’invasion”.