Macron à Poutine : un "dialogue sincère n'est pas compatible avec une escalade" militaire
Le président français Emmanuel Macron a averti son homologue russe Vladimir Poutine qu'un "dialogue sincère n'était pas compatible avec une escalade" militaire à la frontière ukrainienne, a annoncé l'Elysée à l'issue d'un entretien de 1H40 entre les deux chefs d'Etat.
Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont discuté par téléphone de la situation militaire en Ukraine. Au cours de cet échange, le président français a affirmé à son homologue russe qu'un "dialogue sincère n'était pas compatible avec une escalade", fait savoir l’Elysée.
Les deux hommes "ont tous deux exprimé une volonté de poursuivre le dialogue" sur "les voies pour avancer sur la mise en oeuvre des accords de Minsk" sur le Donbass et sur "les conditions de la sécurité et de la stabilité en Europe", a ajouté la présidence française.
Le président français s'est aussi "fait le relais des inquiétudes de ses partenaires européens et de ses alliés", a-t-elle précisé.
Les Etats-Unis ont affirmé vendredi qu'une invasion russe de l'Ukraine pourrait intervenir "à tout moment", des accusations qualifiées de "provocations" par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Dialogue entre Joe Biden et Vladimir Poutine
Le président américain Joe Biden a prévu de s'entretenir ce samedi avec son homologue russe.
La discussion entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine fait suite à leur tête-à-tête de cinq heures qu'ils ont eu lundi au Kremlin, avant qu'Emmanuel Macron ne se rende mardi à Kiev pour s'entretenir avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, puis à Berlin.
L'Elysée avait indiqué que cette tournée diplomatique avait atteint son "objectif" en permettant "d'avancer" pour faire baisser la tension entre la Russie et l'Ukraine.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affirmé samedi que la voie diplomatique restait "ouverte" pour éviter un conflit en Ukraine mais nécessiterait une "désescalade" de la part de Moscou. Le Pentagone a dans le même temps ordonné le retrait des 160 soldats américains qui entraînaient les forces ukrainiennes pour les "repositionner ailleurs en Europe".
De son côté, Sergueï Lavrov a qualifié de "provocations" les accusations de Washington. Le président ukrainien a lui déploré samedi que les avertissements sur une invasion russe "provoquent la panique".
De nombreux pays occidentaux, mais pas la France, ont demandé à leurs ressortissants de quitter l'Ukraine et Moscou a annoncé y réduire son personnel diplomatique, arguant de possibles "provocations" occidentales ou de la part de Kiev.