Publié par CEMO Centre - Paris
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Canada: la police mobilisée sur un pont frontalier, la foule arrive à Ottawa

samedi 12/février/2022 - 09:36
La Reference
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AFP : La police canadienne a commencé samedi matin à évacuer un pont frontalier stratégique avec les Etats-Unis, bloqué par des manifestants opposés aux mesures sanitaires, des milliers d'autres contestataires étant attendus dans la capitale fédérale Ottawa pour un grand rassemblement.

Le mouvement, qui entre dans sa troisième semaine, a inspiré hors des frontières, notamment à Paris où, malgré l'interdiction de la manifestation par les autorités, des milliers d'opposants au pass vaccinal ont défilé.

Au Canada, la Cour supérieure de l'Ontario avait ordonné vendredi le départ des manifestants installés depuis lundi sur cet axe frontalier majeur entre les deux voisins américains, un blocage qui a poussé Washington à intervenir auprès du gouvernement de Justin Trudeau.

Ce dernier avait promis vendredi une répression policière accrue car les "frontières ne peuvent pas rester fermées" et l'état d'urgence a été déclaré en Ontario. Mais rien ne semblait ébranler les manifestants installés dans les rues d'Ottawa ou sur le pont Ambassador, qui relie Windsor en Ontario à la ville américaine de Détroit.

En milieu de matinée, la police progressait sans heurts aux abords du pont: les manifestants ont démonté certaines tentes installées au milieu des voies de circulation et les premiers camions ont quitté les lieux, a constaté un journaliste de l'AFP.

Mais plusieurs dizaines de manifestants occupaient toujours la chaussée et faisaient face à la police, qui est déployée en masse et appuyée par des véhicules blindés.

"Les personnes qui se trouvent dans la zone de manifestation sont susceptibles d'être arrêtées. Il est conseillé aux personnes de quitter immédiatement la zone", a tweeté la police en fin de matinée.

La fermeture de ce pont depuis lundi a entraîné des perturbations pour l'industrie automobile des deux côtés de la frontière. Plus de 25% des marchandises exportées entre les Etats-Unis et le Canada y transitent.

Deux autres axes frontaliers sont également bloqués: le premier, à Emerson, relie la province du Manitoba au Dakota du Nord, tandis que le second est situé en Alberta.

- "Je viens dès que je peux" -

Samedi matin, pour le troisième week-end consécutif, la foule a rendez-vous dans les rues de la capitale fédérale Ottawa, épicentre du mouvement. Drapeaux canadiens à la main ou fixés sur leurs épaules, ils étaient des centaines à investir le centre-ville et à venir se faufiler au milieu des camions stationnés, malgré la neige qui tombe, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Moi je ne suis pas vacciné et je ne suis pas mort", raconte Marc-André Mallette, 38 ans, qui dit soutenir la cause "depuis le début".

John Pacheco, qui vient trois fois par semaine manifester, a emmené samedi sa fille Sophia, 15 ans. Cet "activiste catholique" se félicite de voir que les convois se répandent dans le monde. "Si je ne suis pas vaccinée, je ne peux pas aller à l'église", s'insurge Sophia Pacheco qui a installé des chapelets autour du drapeau canadien.

Partie au départ du mouvement de camionneurs contre l'obligation vaccinale pour passer la frontière avec les Etats-Unis, la contestation s'est étendue à des revendications plus larges contre toutes les mesures sanitaires mais aussi le gouvernement de Justin Trudeau.


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