Entre crise ukrainienne et diplomatie en Océanie, pourquoi les États-Unis doivent avoir deux fers au feu
samedi 12/février/2022 - 09:34
Le Journal du Dimanche : Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken , vient de passer la moitié de la semaine en Australie, aux îles Fidji et à Hawaii. En pleine crise avec la Russie, ce périple peut paraître étonnant. Dans l’avion qui l’emmenait à Melbourne, mardi, le ministre américain s’est justifié : « Le monde est vaste, nos intérêts sont globaux et vous savez à quel point nous sommes tournés vers l’Asie et l’Indo-Pacifique. » En Australie, où les autorités viennent de débusquer une nouvelle tentative d’ingérence chinoise dans les élections générales du printemps prochain, Blinken a rencontré longuement ses partenaires du Dialogue de sécurité quadrilatéral (Quad), les ministres des Affaires étrangères d’Inde, d’Australie et du Japon.
Pas seulement pour renforcer avec eux une coopération sur les enjeux globaux de la santé et de l’environnement, mais surtout pour montrer qu’au-delà de Moscou, les États-Unis surveillent aussi de très près Pékin. Alors que Vladimir Poutine et Xi Jinping, la semaine dernière, ont dit vouloir défendre le concept de « l’indivisibilité de la sécurité », afin de lutter contre tous ceux qui voudraient s’en prendre à leurs zones d’influence, le Quad, dans son communiqué ministériel final, entend « soutenir les pays de la zone Indo-Pacifique qui veulent protéger les intérêts de leur peuple de la coercition ». En clair, les aider, y compris militairement, à se prémunir de l’hégémonie chinoise.