"Ansar Al-Islam", le Burkina Faso touché par le feu du terrorisme
Ayat Ezz
Le groupe "Ansar
Al-Islam" a lancé plusieurs attaques terroristes au Burkina Faso cette
année, dont cinq opérations barbares menées depuis début octobre contre la
police nationale et les bases militaires françaises.
Le 26 septembre
2018, le groupe a mené une violente attaque au moyen d’un engin explosif
improvisé contre un barrage de la police dans la province de Sum. L’attaque a
tué huit policiers. En mars 2018, le groupe a lancé l'attaque la plus violente
cette année en prenant pour cible le siège des forces armées, l'ambassade et
l'Institut français dans la capitale Ouagadougou. Bilan : 28 morts et des
dizaines de blessés. Ansar Al-Islam est très actif au Burkina Faso et au Mali.
Le groupe adopte l’idéologie djihadiste salafiste. Il opère au Burkina Faso
depuis 2011.
Ansar Al-Islam se
définit comme étant un prolongement du groupe Ansar Al-Dine, connu pour ses opérations
terroristes contre la police et l'armée au Mali.
Une étude récente
intitulée « Prévenir l'extrémisme violent au Burkina Faso » et
publiée par le ministère danois des Affaires étrangères, révèle les raisons de
la multiplication des actes terroristes dans les pays africains, en particulier
au Burkina Faso. Parmi ces raisons les facteurs sociaux, la
marginalisation et l'isolement des jeunes dans un environnement pauvre. Il y a
aussi la faiblesse des gouvernements et le manque de libertés.
Mohamed Ezzeddine,
chercheur spécialiste des questions africaines, explique pourquoi le Burkina
Faso est une destination privilégiée des groupes terroristes. « Ce pays
a une situation géographique unique qui donne aux terroristes un accès facile à
plusieurs autres pays africains. Le Burkina Faso possède aussi de multiples
richesses minérales et naturelles », affirme le chercheur. Azzedine
souligne dans une déclaration à Al-Marje’ que le Burkina Faso abrite
d'importantes bases militaires françaises, et que les organisations terroristes
s'en servent pour justifier leurs attaques répétées dans le pays, car elles
rejettent toute présence étrangère sur le sol africain.