Hizb Al-Tahrir en Syrie, une réplique de la pensée daechiste
Sarah Rashad
Le Hizb Al-Tahrir
al-Islami (fondé en 1953 par Taqi al-Din al-Nabhani) a peut-être été le premier
à vouloir fonder un califat sur le sol syrien ces dernières années, peut-être
même avant Daech et Al-Qaida. Le parti n'a cessé de répéter ses ambitions en
2013. Son porte-parole, Hisham Al-Bab, est apparu sur Al-Jazeera Net pour dire
que le terrain était devenu fertile et prêt à accueillir un califat islamique.
Le parti ne s’est
pas contenté de ces appels, il a appelé Al-Qaïda et Daech à lui céder les zones
qu'ils contrôlent. Hisham Al-Nagar, chercheur spécialiste des groupes
extrémistes, analyse : « Hizbol Tahrir est conscient de sa
faiblesse tant en Syrie qu'à l'étranger. Il essaie de saisir les opportunités
pour prouver qu’il est présent ».
Al-Nagar explique
la position du parti par rapport à l’accord de Sotchi signé le mois dernier par
la Russie et la Turquie, qui a conduit à la création d'une zone tampon d’une
profondeur de 15 à 20 kilomètres séparant les forces du régime syrien et celles
des factions armées, ainsi que le transfert des factions avec leurs armes
lourdes au nord de la ville d’Idleb. « Hizbol Tahrir a rejeté l'accord
en dépit de l'approbation de la plupart des factions, y compris l’organisation
de Libération du levant. Par cette position, il veut rester le seul à refuser
l’accord alors que lesautres factions ont toutes fait des concessions »,
analyse Al-Naggar. Et d’jouter que Hizbol Tahrir reste en dehors des calculs
politiques