Qui remplit le vide laissé par les Américains en Irak?
Les pays de la région attendent le retrait imminent des forces américaines d’Irak, au moment où se font entendre les appels à la synchronisation des positions des pays arabes, au rapprochement avec l’Irak et à la coopérationpolitique et militaire, pour réaliser des équilibres dans la région, suite au retrait américain, et au retour de l’Irakdans le giron arabe pour faire face à l’influenceiranienne.
Les composantes sunnite et kurde craignent qu’en cas de retrait américain total, les milices chiites arméessoutenues par Téhéran remplissent le vide sécuritaireaprès ce retrait des Américains dont la présence limitaitl’influence iranienne.
Malgré le tapage accompagnant l’annonce de l’accordentre Bagdad et Washington, sur le retrait des forces américaines, notons que ce retrait n’est pas total, commeen Afghanistan récemment, où Biden a décidé un retraittotal avant le 11 septembre dernier.
L’annonce de la sortie américaine d’Irak pose le problème de celui qui va remplir ce vide, ce qui ouvre le débat sur l’état de “multipolarité”, que le monde vit à cause du retrait de Washington, et du fait que d’autresgrandes puissances essaieront de remplir le vide laissépar les Américains: Russie, Chine, voire des pays européens.
Les administrations américaines successives ne peuventplus accepter que la vie de leurs soldats ou citoyenssoient mise en danger au Moyen Orient, et ne dépenseront plus beaucoup dans cette région, à moinsque les événements ne l’imposent, ce qui n’est pas le casaujourd’hui. Cela aura des répercussions sur les liens sécuritaires avec les pays amis et alliés. Ainsi, Taiwan par exemple surveille ces événements pour s’assurer de la crédibilité de la dissuasion américaine vis-à-vis de la Chine et du degré de disposition de Washington à prendre des risques au cas où les Chinois envahiraientTaiwan.