Une transition de cinq ans au Mali ? Un nouveau test pour la Cedeao
La durée de la transition politique au Mali passe de six mois à cinq ans ! C’est la principale décision, sinon la plus scrutée par la communauté internationale, sortie de la marmite géante des Assises nationales pour la refondation de l’État (ANR), grand rassemblement convoqué par les autorités de la transition.
Sans dénier aux Maliens qui y ont pris part la valeur de leur participation, il faut reconnaître que ce qui prenait par moments l’allure d’une grosse foire a été boycotté par ce que le Mali compte de réellement crédible comme leaders et associations sociopolitiques.
C’est donc en toute logique que le “Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie” [ou “Cadre d’échange”. Composé d’une soixantaine de partis politiques et regroupements, le Cadre d’échange avait décidé de boycotter les Assises nationales pour la refondation] s’est abstenu de répondre au tocsin sonné par la junte militaire au pouvoir à Bamako.
Une couleuvre à avaler
Dans cette logique, le Cadre [d’échange] n’a pas tergiversé pour dire son refus d’avaler la couleuvre proposée au président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, le Ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, par les hommes de la transition malienne, à l’issue des ANR.
“Le Cadre informe l’opinion nationale et internationale que ce chronogramme transmis par le colonel Assimi Goïta, président de la transition et chef de l’État à la Cedeao, outre qu’il viole la Charte de la transition, n’a pas fait l’objet de discussion au Mali et ne saurait être en aucun cas une aspiration profonde du peuple malien”, affirme le Cadre [d’échange].