Le rôle des services de renseignement européens dans la lutte contre l'infiltration terroriste dans les camps de réfugiés
Par
Noura Bandari
Les
pays européens sont confrontés à une crise récurrente qui sévit encore jusqu'à
présent: notamment l’infiltration des groupes terroristes dans les camps et les
sites de réfugiés pour recruter et attirer un grand nombre d’éléments, en
exploitant leur situation déplorable. Ce type d’enrôlement entraîne la
perpétration de crimes graves affectant la sécurité et la stabilité de ces
pays. Selon les statistiques du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les
réfugiés (HCR), environ 1,6 million de réfugiés et de migrants ont foulé les
rives européennes entre 2014 et 2016.
C’est
ce qui effraie les pays européens car ils pensent que l’afflux d’un grand
nombre de réfugiés est un processus systématique de l’islamisation du Vieux
continent. Non seulement cela les interpelle à limiter le nombre autorisé de
réfugiés dans un cadre qui ne soit pas dangereux pour leurs pays, mais la
crainte des pays européens du spectre du terrorisme émanant de ces camps
convertit ceux-ci en objet de rejet. Certaines autorités européennes ont
d’ailleurs démontré que bon nombre d’attaques terroristes de ces dernières
années avaient été perpétrées par des réfugiés.
Cela
nous amène à examiner ce phénomène en posant plusieurs questions sur les
opérations terroristes les plus importantes perpétrées par des réfugiés dans
des pays européens et sur les organisations terroristes issues des camps de
réfugiés. L’étude se focalisera principalement sur le rôle des services de
renseignement de ces pays pour faire face à cette menace, notamment l'Office
fédéral de protection de la constitution (Service fédéral
de renseignement intérieur), l’Allemagne étant l’un des pays européens les
plus accueillants des réfugiés et l’un des pays qui ont souffert du spectre des
terroristes issus de ces camps.
I.
LES CONSEQUENCES DE L'INFILTRATION TERRORISTE DANS LES CAMPS DE REFUGIES EN
EUROPE
Il
existe des camps de réfugiés dans plus de 125 pays à travers le monde et il
existe une double conviction contradictoire répandue selon laquelle ces
campements ne sont que des structures temporaires pour les uns et sûres pour
les autres, notamment ceux qui ont survécu à la violence ou à la menace de la
persécution. Ceux-ci peuvent y être récupérer et attendre la fin des hostilités
dans leur pays. Les camps de réfugiés étant souvent synonymes de misère, ils peuvent
devenir un terrain fertile pour le terrorisme.
Parce
qu'un peu plus de la moitié des réfugiés dans le monde ont moins de 18 ans et,
les plus âgés, sont susceptibles d’être facilement enrôlés par des groupes
terroristes. Il faut également noter que l’ouverture que jouissent ces camps
facilite également des possibilités d’enrôlement opérées par les terroristes et
de guérillas(1).
L’enrôlement
des réfugiés effectué par les organisations terroristes y est possible pour un
certain nombre de raisons, notamment le fait que la plupart des réfugiés non
seulement sont originaires des zones de conflit telles que la Syrie, l'Irak et
l'Afghanistan, et mais également souffrent du fléau de la guerre, de la famine
et de la pauvreté.
Les
groupes terroristes diffusent leurs idées et leurs plans parmi les réfugiés en
exploitant la dimension humanitaire de leur condition, par le biais du
désespoir et de la déception vécus par ceux qui ont fui leur pays en guerre.
Selon l'étude publiée par l'Observatoire des avis religieux et des Fatwas
excommunicateurs, l’Etat islamique (Daesh) tire avantage du fait que les
réfugiés sont des inconnus des services de sécurité en infiltrant des gens au
casier judiciaire vierge sans attirer l’attention des services de renseignement
européens(2).
Le
faible contrôle sécuritaire à la frontière terrestre ou maritime de certains
pays de l’UE a également été pour quelque chose dans la croissance du phénomène
terroriste parmi les réfugiés et les immigrants illégaux. Certains terroristes
voyagent également par avion en utilisant des documents falsifiés ou volés pour
rejoindre les pays européens qui ont grandement ouvert les bras pour accueillir
les demandeurs d'asile.
Selon
la police grecque, en octobre 2018, au moins 120 extrémistes faisaient partie
des nouveaux immigrants, la plupart d'entre eux sont concentrés dans le camp de
la Moria sur l'île de Lesbos). Et bien qu'ils n'aient pas déjà été inscrits sur
une liste de terroristes de l'Union européenne, mais ils ont été trahis pat des
plaintes de leurs collègues migrants(3).
Le 3
octobre 2015, un navire turc qui avait à bord près de 200 réfugiés, dont deux
éléments de Daesh munis de passeports syriens portant de faux noms, a jeté
l’ancre sur l'île grecque de Leros. Il a ensuite été confirmé qu’ils étaient
les auteurs de l'attentat-suicide qui avait été perpétré dans un stade
français, parmi la série d’attaques qui avaient secoué Paris en novembre 2015.
L'île grecque a connu une baisse du nombre d'éléments terroristes qui ont par
la suite été impliqués dans des opérations terroristes en Europe, notamment
Abdel Hamid Abaoud, qui a été l'organisateur des attentats de novembre dans la
capitale française faisant 137 morts. En fait également partie, le daeshien
suédois Ossama Karim qui est le deuxième accusé dans l’attaque perpétrée
le 22 mars 2016à la station de métro Maelbeek dans la capitale belge,
Bruxelles.
L’Office
européen de police (Europol) a annoncé en janvier 2016 que
Daesh avait mis en place des camps d'entraînement près de l'Union européenne et
des Balkans afin de préparer des combattants comme les forces spéciales à mener
des attaques au Royaume-Uni ou dans d'autres pays. Celles-ci peuvent être même
des vrais dangers contre les vrais réfugiés qui ont fui en Europe et se
verraient transformés en « loups solitaires » en raison du désespoir
qu’ils aient subis pendant la guerre et le long voyage effectué à la recherche
de refuge. En outre, les autorités allemandes ont révélé 300 tentatives
d’enrôlement terroriste de réfugiés(4).
En
faisant un clin sur les camps de réfugiés en Grèce, particulièrement celui de
Moria sur l'île de Lesbos, Daesh, qui y possède des éléments actifs, y a
diffusé ses idées extrémistes fin mai 2018, selon des sources de réfugiés
kurdes qui y vivent(5). La plupart des réfugiés qui y vivent étant originaires
de la ville de Deir al-Zour, dernier bastion syrien soutenant l’Etat islamique.
Cela a suscité des inquiétudes parmi les réfugiés du camp de Moria, en
particulier chez les Kurdes.
En
juin 2015, la police norvégienne a également signalé que 1% des demandeurs
d'asile arrivant en Europe du Nord étaient liés au terrorisme, 10 personnes au
moins sur un groupe de 1 000 personnes recommandées par le Haut-Commissariat
norvégien pour les réfugiés (HCR) étant étroitement associées aux organisations
terroristes(6).
En
septembre 2015, plus de 4 000 combattants de Daesh ont réussi à s'infiltrer
dans l'Union européenne sous forme de réfugiés. Ce chiffre a été confirmé par
un membre de l'organisation terroriste qui a indiqué que les daeshiens avaient
rejoint la foule de réfugiés dans les villes turques d'Izmir et de Mersin dans
le but rejoindre, à travers l’Italie, d’autres pays notamment la Suède et
l’Allemagne. Et d’ajouter : l'infiltration de ces combattants parmi les
réfugiés a pour premier objectif exercer des représailles contre les frappes
aériennes menées par la coalition dirigée par les États-Unis, puis la mise sur
pied le projet califal(7).
Le
Secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a mis en garde contre le danger
d'une « expansion » daeshie par l’infiltration de ses membres en
Europe par le biais de l'immigration clandestine, expliquant qu'il s'agissait
d'une migration inverse du Moyen-Orient vers l'Europe pour effectuer des
attaques beaucoup plus ciblées et accrues plus que par le passé. Cela nécessite
une vigilance exceptionnelle non seulement des services de sécurité et de
renseignement mais aussi militaire, parce que l’infiltration de terroristes
parmi les réfugiés dans l'Union européenne est très dangereuse en raison de la
difficulté de déterminer l'appartenance des uns et des autres à des
organisations terroristes.
II.
LE ROLE DES SERVICES DE RENSEIGNEMENT EUROPEENS DANS LA DETECTION DES
TERRORISTES PARMI LES REFUGIES
La
présence d'un grand nombre de terroristes cachés dans les flots de réfugiés a
apeuré de nombreux pays européens de fournir une assistance aux demandeurs
d'asile ayant le droit d'accéder aux États ayant signé et ratifié la Convention
de 1951 et le Protocole des Nations Unies de 1967 relatif au statut des
réfugiés.
Cela
impose aux services de renseignement européens la tâche de détecter la présence
de terroristes parmi les réfugiés, car cela leur permettrait de prendre des
précautions nécessaires en matière de sécurité pour contrer ce phénomène dangereux.
Sachant que le renseignement a aussi un rôle essentiel à jouer pour faire face
aux défis sécuritaires actuels et la détection des terroristes.
Dans
ce contexte, les agences de renseignement européennes ont prévenu par le passé
que la défaite de Daesh en Syrie et en Irak l’avait poussé à faire pression de
manière intensive sur ses éléments pour infiltrer les réfugiés qui vont en
Europe.
L'Agence
allemande de sécurité intérieure représenté par l'Office pour la protection de
la Constitution es est l’une des celles qui ont découvert ce danger. Celle-ci a
annoncé dans son rapport annuel en juillet 2017 qu’il y avait des centaines de
tentatives d’enrôlement parmi les nouveaux réfugiés dans plusieurs camps, les
principaux acteurs étant les islamistes et salafistes. Ce qui a incité les
services de sécurité allemands à rechercher des plans pour mettre un terme à
ces tentatives(8).
Les
groupes salafistes extrémistes exploitent la frustration vécue par de nombreux
réfugiés, victimes de leurs expériences douloureuses, soit parce qu'ils ne se
sont pas adaptés à la nouvelle société, soit parce qu’ils dans une attente
indéterminée de réponse à leurs demandes d'asile leur autorisant à travailler,
a déclaré le responsable de l'Office fédéral de protection de la constitution
(en allemand Bundesamt für Verfassungsschutz : BfV), Hans Georg Messen. Ces cas
sont enregistrés notamment dans les États de Bavière et de Rhénanie du
Nord-Westphalie, où les salafistes les plus acharnés de ces États ont travaillé
d’arrache-pied pour attirer de jeunes réfugiés syriens en collectant des fonds
pour eux(9).
Selon
des enquêtes des services de renseignement allemands, la plupart des personnes
impliquées dans des actes d'extrémisme et de terrorisme en Allemagne étaient
d'origine arabe, notamment syrienne. Certaines avaient été formées et
infiltrées par les vagues de réfugiés depuis début 2015.
L'un
des incidents terroristes opéré en Allemagne par les réfugiés est celui
perpétré en avril 2017 quand fut arrêté, en Bavière dans le sud de l'Allemagne,
un Syrien soupçonné d'avoir recruté des membres des camps d'asile grecs en
faveur des cellules terroristes islamistes en Europe(10).
L'agence
allemande de renseignement interne a déclaré qu'il existait une association des
Frères musulmans connue sous le nom de « Forum de Saxe », qui gère la
mosquée Taqwa dans la ville de Rastatt dans le Bade-Wurtemberg. Ladite
association qui gère près de treize mille membres prend beaucoup de l’ampleur
dans les États allemands. Ayant créé plus de 50 mosquées, elle donc fait appel
aux réfugiés pour faire connaître sa pensée. L’intelligence locale berlinoise a
pu surveiller les activités de cette association, disant qu'elle promeut les
idées des Frères musulmans, incompatibles avec les principes de la
Constitution, du droit allemand et de la démocratie(11).
Par
conséquent, le renseignement allemand coopère avec l'Office fédéral des
migrations et des réfugiés (BAMF), qui l’informe des réfugiés suspects
d'extrémisme. Le gouvernement allemand a déclaré le 26 septembre 2018 que le
BAMF avait envoyé plus de 10 000 notices à l'Office fédéral pour la protection
de la Constitution au cours de l'année écoulée, contre environ 600 en 2015.
En
Italie, des documents secrets des services de renseignement locaux publiés le
28 avril 2017 indiquent l’infiltration des éléments daeshis en Europe via la
Libye par le biais d'un programme de santé supervisé par le gouvernement libyen
de réconciliation nationale dirigé par Fayez Al-Sarraj. Ledit programme mettait
l'accent sur le traitement des soldats progouvernementaux sur le continent
européen. Le rapport des services de renseignement a relevé un « réseau
complexe » d'éléments ayant permis à l'infiltration en Europe d'agents
daeshis déguisés en Libyens.
Selon
des documents italiens, la ville libyenne de Misrata est le principal centre
d’envoi d’éléments daeshis vers l’Europe. Elle constitue un site d’envoi de
migrants illégaux de Libye vers tout autre pays, par le biais du trafic de faux
passeports et de fausses identités.
Le
Service de renseignement norvégien (NIS) a noté que le nombre de réfugiés et de
migrants arrivant en Norvège augmentait, alors que le risque de militants liés
à Daesh et à d'autres groupes djihadistes arrivant en tant que demandeurs
d'asile n’inquiétait pas au départ les agents de sécurité. En revanche, bien
qu’il y ait des signes révélateurs, il est peu probable que le système d'asile
norvégien soit utilisé aux fins nuisibles par des groupes tels que Daesh et
Al-Qaïda(14).
Un
certain nombre de militants avaient été arrêtés alors qu’ils s'adressaient aux
Syriens dans des centres pour demandeurs d'asile à Oslo, la capitale
norvégienne, pour tenter de les enrôler, a indiqué, en octobre 2015, un
porte-parole des services de sécurité de la police norvégienne.
III.
LES MESURES INTELLIGENTES DES RENSEIGNEMENTS EUROPEENS POUR CONTRER CE
PHENOMENE
Eu
égard à ce qui précède, tout indique que les services de renseignement
européens sont conscients de l'infiltration en Europe d'éléments de Daesh et d'autres
groupes terroristes parmi les réfugiés. Cela soulève plusieurs questions sur le
rôle de ces agences de renseignement dans le contrôle et la prévention de cette
menace, en plus des outils pouvant être utilisés à court et à long terme pour y
remédier. Il s’agit en effet des éléments énumérés de la manière suivante:
1. L’utilisation de sociétés de
sécurité privées
Face à
l'aggravation de la crise liée à l'afflux de réfugiés en Europe, certains
gouvernements européens se sont tournés vers des sociétés de sécurité privées
pour sécuriser les camps de réfugiés. À cet égard, le gouvernement autrichien a
confié, en 2015, à la société de sécurité privée suisse ORS la gestion des
camps de réfugiés sur son territoire. La même entreprise gère des centres de réfugiés
en Suisse. Tandis que l’entreprise G4S gère les principaux camps de réfugiés
syriens installés dans plusieurs îles grecques.
En
Allemagne, les entreprises de sécurité privées emploient jusqu'à 235 000
personnes, notamment avec l’arrivée en Allemagne en 2015de près d'un million de
réfugiés et de migrants. A l’avenir, les pays utiliseront davantage ces
entreprises pour maintenir leur sécurité et leur stabilité(15).
2. Réexamen des contrôles aux
frontières entre les pays européens
En
conséquence de l’infiltration des criminels à travers des frontières entre la
France et la Belgique, les débats ont lieu en Europe sur la Convention de
Schengen. La raison pour laquelle la France et d'autres pays ont intensifié les
contrôles aux frontières, bien que la Commission européenne ait décidé par le
passé que les contrôles aux frontières dans l'espace Schengen devaient être
levés au plus tard fin 2016(16).
3. Les moyens de communication
avec les réfugiés
Certains
pays ont recherché des informations auprès des réfugiés sur l’éventuelle
existence de certains éléments dangereux contre eux. En effet, le service de
renseignement intérieur allemand (BFV) a mis en place une ligne téléphonique
pour recevoir des informations émanant des camps de réfugiés. Cela a permis aux
autorités allemandes de recueillir des éléments de preuve sur la base
d'informations fournies par des demandeurs d'asile dans toute l'Allemagne,
qu’il existait une menace réelle matérialisée par l'existence de groupes
terroristes de Daesh chargés de perpétrer des attaques terroristes en Europe.
4. La structuration des
procédures d’enregistrement des réfugiés
Les
pays européens ont resserré leurs procédures d'enregistrement des refugies et
demandeurs d’asile afin que l'État puisse surveiller de près et prévenir
d’éventuelles attaques terroristes ou virtuelles sur Internet. En effet, le
Service fédéral de renseignement extérieur allemand (BND) et le service fédéral
de sécurité intérieure (BfV) ont déboursé 73 millions d'euros pour surveiller
Internet et les communications(17). Les médias allemands ont rapporté que les
services secrets allemands prévoient de surveiller les communications par le
biais de Panos, qui est un projet sécuritaire qui peut garantir la sécurité de
l'Allemagne et de ses citoyens.
5. La coopération entre agences
de renseignement
Les
services de renseignement européens œuvrent régulièrement à établir un réseau
virtuel, à échanger des informations, à renforcer le travail de renseignement
entre eux, à coordonner les informations au niveau européen et à renforcer la
lutte contre le terrorisme, en particulier après les récents attentats de Paris
qui ont révélé des lacunes dans la coopération entre les services de
renseignement du Vieux continent, notamment entre la France et la Belgique.
En
conséquence, les services de sécurité européens ont l’intérêt à devenir plus
efficaces. Après les attentats de Paris, la Commission européenne a
immédiatement émis l'idée de « créer une agence de renseignement
européenne », à l'instar de la CIA. Mais cette proposition a finalement
été rejetée en faveur de la création d'une plateforme virtuelle d'échange
d'informations en juillet 2017(18). Malgré son importance, la difficulté de sa
mise en œuvre réside dans les préoccupations de certains pays contre la
violation de leur souveraineté.
Eu
égard à ce qui précède, il est évident que les services de renseignement
européens souffrent d'un déséquilibre qui les empêche de mettre un terme à
cette crise, non seulement à l’échelle des services d'immigration mais aussi au
niveau des agences de renseignement, qui n'ont pas encore été en mesure de
surmonter les lourdeurs bureaucratiques dans le traitement de la crise. Bien
que les services de sécurité, de police et d'immigration soient des organes
exécutifs ne pouvant mener aucune opération sans autorisation judiciaire, mais
cela n’aurait quand même pas permis l’infiltration de terroristes en Europe aux
nez et à la barbe des services de renseignement. Cela nécessite la mise sur
pied des procédures de défense contre ce fléau. Etant donné que cette
infiltration terroriste ne fera que compliquer davantage la vie des réfugiés,
la logique de l’accusation collective des réfugiés étant très répandue dans les
pays de l’Union européenne.
Le
fiasco de certaines agences de renseignement dans la prévention de cette crise
est dû à diverses raisons, notamment l’échec des services de renseignement
français, leur incapacité à détecter d'éventuelles opérations et le mauvais
traitement de leurs informations. Autrement dit, la France s’appuie sur une
solution militaire contre le terrorisme en prolongeant l'état d'urgence et en
déployant des troupes sur le terrain, plutôt que de s’appuyer sur des
informations et des données réelles. Par ailleurs, les services de
renseignement allemands et britanniques paraissent mieux lotis que les autres
pays européens, car ils ont maintenu la sécurité, à l’exception de quelques
opérations isolées qui ne les ont pas beaucoup affectés.
Par
conséquent, les agences de migration devraient réviser les empreintes digitales
et les casiers judiciaires des personnes recherchées, tout comme la création
d'une banque de données européenne accessible via des plateformes électroniques
est de mise en lieu et place de la bureaucratie et la routine. Cela permettrait
d’impliquer systématiquement les États impliqués dans la lutte contre le
terrorisme et de partager des informations et des données. D’où la nécessité de
reformer chacun des services de sécurité, voire militaire, de ces Etats pour
empêcher les terroristes d'atteindre l'UE à travers les réfugiés.
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