Meilleurs adversaires, Macron et Orban affichent leur alliance sur le nucléaire et la défense
Les deux hommes, qui s'étaient rencontrés à Paris en 2019, ont préféré mettre en avant leur alliance sur des sujets comme le nucléaire ou la défense européenne, au programme de la présidence française de l'UE. "Nous avons des désaccords politiques qui sont connus, mais nous avons la volonté de travailler ensemble pour l'Europe et d'être des partenaires loyaux", a déclaré le président français, après avoir échangé une poignée de main chaleureuse avec son interlocuteur et sans s'appesantir sur les sujets qui fâchent.
Adversaires politiques et partenaires européens en même temps: nous acceptons la définition de la France, patrie des encyclopédistes", a abondé Viktor Orban, évoquant "une relation empreinte de respect". Emmanuel Macron a aussi remercié la Hongrie pour sa participation au groupement européen de forces spéciales Takuba au Sahel, initié par Paris "pour lutter contre le terrorisme".
Macron boucle sa tournée européenne
Cette visite, la première d'un chef d'Etat français depuis 2007, s'effectue dans le cadre d'un sommet des pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie) et permet à Emmanuel Macron de boucler sa tournée des 26 autres capitales de l'Union européenne.
Sur la question de l'Etat de droit, qui fait régulièrement l'objet de bras de fer entre Viktor Orban et l'UE, Emmanuel Macron s'est contenté d'effleurer le sujet en promettant "des débats intéressants", tout en invoquant "la nécessité de respecter chacun des Etats membres". Lors de sa déclaration, il n'a pas cité la question des droits de la communauté LGBT+, l'un des sujets sur lesquels Bruxelles critique Budapest.
En revanche, le président français a tenu à commencer sa visite par un hommage à une opposante à Viktor Orban, Agnès Heller. Arrivé à Budapest à la mi-journée, il s'est aussitôt recueilli sur la tombe de la philosophe décédée en 2019, qu'il avait reçue à Paris.
Orban reçoit Macron après Zemmour et Le Pen
Le dirigeant hongrois, qui a reçu cet automne les rivaux d'extrême droite du président français, Eric Zemmour en septembre puis Marine Le Pen en octobre, est régulièrement cité par Emmanuel Macron comme le chef de file du camp souverainiste dans l'UE, auquel il oppose celui des europhiles "progressistes". Avec la Pologne, la Hongrie a adopté plusieurs lois contestées à Bruxelles, notamment un texte interdisant la représentation de l'homosexualité auprès des moins de 18 ans.Et comme Varsovie, elle conteste la primauté du droit européen sur le droit national.
En riposte, la Commission a lancé plusieurs procédures à leur encontre pour atteinte aux valeurs de l'UE, en particulier un mécanisme de "conditionnalité" des aides européennes, qui bloque le versement de subventions à la relance.