En Espagne, c’est l’hiver du mécontentement
La hausse de l’inflation (qui a battu des records en octobre et en novembre) et deux crises sans précédent (de l’énergie et des matières premières) ont provoqué des tensions dans de nombreux secteurs d’activité, qui organisent ou prévoient des manifestations contre le gouvernement espagnol. Les anciennes et nouvelles revendications servent de carburant aux multiples brasiers sociaux que doit affronter l’exécutif espagnol en cette fin d’année, d’autant que la menace d’un retour des restrictions sanitaires pèse sur la reprise économique. D’autres incendies s’éteignent, mais on a le sentiment que le moindre souffle d’air peut raviver les flammes.
Dans le secteur du transport, les revendications émanent des deux camps. Les employeurs, par l’intermédiaire du Comité national des transports routiers (CNTC), demandent notamment que les chauffeurs n’aient pas à décharger les marchandises. Ils réclament également depuis longtemps une clause de révision du prix du transport en fonction de l’évolution du prix du carburant, et viennent d’ajouter un nouveau grief à leur liste : ils vont bientôt devoir payer un droit de péage sous la forme d’une vignette pour pouvoir emprunter les autoroutes. Ils menacent de faire trois jours de grève avant Noël si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Dans le même temps, les syndicats chargent les employeurs et envisagent d’organiser des mobilisations parallèles. Ils demandent le respect de leurs conventions collectives et de leurs heures de repos, une augmentation des salaires et la reconnaissance de leurs maladies professionnelles.