Comme les tatars, les Houthis démolissent le patrimoine culturel du Yémen
Aya Ezz
Le Yémen était heureux. Mais, tous les
évènements, les crises, le chaos et les troubles qu'il a connus à tous les
niveaux politique, sécuritaire, social et humanitaire ont converti son bonheur
en tristesse et transformé sa civilisation en ruine et en destruction. En
effet, le Yémen n’a atteint ce stade de détérioration que lorsque les Houthis y
ont renversé le gouvernement légitime en 2014. Il devient donc un État fragile
sous le contrôle d'un groupe armé financé par l'Iran. Un groupe qui a étendu
son pouvoir maléfique pour saboter le présent du pays, voler, détruire et
piller son passé et son histoire. Un groupe dont la seule préoccupation est de
commettre le massacre et les attentats terroristes contre les monuments et
l’histoire très ancienne de cet Etat arabe.
Destruction de mosquées et de maisons
historiques
Au cours des dernières semaines, l'agence
britannique de presse, Reuters, a publié un documentaire qui montrait le nombre
de violations commises par les Houthis contre l'histoire et les monuments
yéménites, en mentionnant qu'environ 6.000 maisons archéologiques construites
en briques crues à Sanaa datant du XIe siècle, étaient détruites complètement
par ledit groupe.
Selon Reuters, les Houthis ont détruit de
nombreux monuments dans plusieurs régions à Marib dont les monuments de Zubaid
inscrits sur la liste des sites du Patrimoine mondial de l’Unesco ainsi que des
anciens bâtiments de Sanaa datant de plus de 2500 ans.
Pour sa part, le journal Yemen Today
(Yémen aujourd'hui) indique que les Houthis avaient commencé leur guerre contre
les Salafistes dans la région de Damaj (gouvernorat de Saada au nord du Yémen)
en visant les mosquées historiques de tous les gouvernorats, notamment la
mosquée d'Omari (gouvernorat d’Ibb) l'une des plus anciennes mosquées
historiques de cette région dont la construction remonte à l'époque d'Omar Ibn Al
Khattab (Que Dieu le bénisse), c’est-à-dire dans la deuxième décennie du
premier siècle de la migration.
En outre, les Houthis ont posé des engins
explosifs à proximité de la mosquée de Dar Al-Hadith, située dans le
gouvernorat de Saada, pendant leur guerre avec les Salafistes. Ils se sont
emparés également de tous ses contenus y compris les fenêtres, les portes, les
meubles et même les denrées alimentaires. Ils ont aussi documenté leur crime en
le filmant par des cameramen des chaînes iraniennes du Monde, liées au régime des
Mollahs et à la chaîne libanaise d’Al-Manar appartenant au Hezbollah, indique
Yemen Today.
Les monuments historiques de
Hadramaout, Lahj et Zubaid à terre
Lahj et Hadramaout sont parmi les
gouvernorats yéménites les plus historiques du monde dont les Houthis ont
cherché à détruire les monuments historiques. Début 2015, les Houthis ont
démoli un grand nombre de maisons historiques remontant aux premières années de
la migration du Prophète Mohammed (que la paix et la bénédiction de Dieu soient
sur lui), selon la télévision nationale yéménite à cette époque.
Au cours des derniers mois, Sky News a publié
un rapport dans lequel elle a déclaré que les Houthis avaient posé des
centaines de mines dans la ville historique de Zubaid, située dans le gouvernorat
de Hodeidah. Capitale du Yémen au XIIIe siècle, elle était classée comme
une ville historique par l'UNESCO en 1993. Elle s’appelait la ville ronde et
était considérée comme la première ville islamique du Yémen en 204 AH.
Autodafé des livres
Même les livres historiques du Yémen n’ont
pas échappé aux attaques des Houthis: Le 11 janvier 2016, le groupe putschiste
a bombardé l'institution d'Al-Said, l'une des institutions culturelles les plus
importantes du Yémen. Ce bombardement a entraîné l'autodafé des milliers de livres,
de papiers et de documents historiques, selon Yemen Today.
Le 3 février 2016, les Houthis ont bombardé
le Musée national situé sur la colline de Tasal, gouvernorat de Taiz. Ce qui a
entraîné l'autodafé des manuscrits anciens datant de centaines d'années et d'un
grand nombre de documents militaires historiques rares, en plus de la
destruction de 12 sites archéologiques qui étaient occupés et transformés pour
la plupart par ces destructeurs en casernes.