Abdelrahim Ali aux « gouvernements occidentaux » lors d'un petit-déjeuner à Paris: Feindre ignorer le terrorisme c’est jouer avec le feu
Le journaliste avertit
contre les vagues d'extrémisme qui balayeront l'Europe à moins qu’elle ne
révise sa politique
Rappelez-vous: les attentats du 11 septembre étaient la
conséquence naturelle du soutien de Washington aux moudjahidines afghans
Le Vieux Continent n’est
« pas sérieux » dans l’éradication de Daech au Moyen-Orient par
crainte du risque des revenants
Aucune différence entre les groupes islamistes
extrémistes: ils veulent tous la création du califat et tous croient en
l’exclusion de l’autre
Pourquoi laissez-vous les
Frères musulmans travailler librement en Europe? Pourquoi laissez-vous le Qatar
les financer en milliards de dollars pour étendre leur programme d'exclusion?
L'épouvantail des droits de l'Homme ne doit pas être
brandi face aux régimes qui luttent contre le cancer de l'extrémisme sur leur
sol
Le député égyptien, Abdelrahim Ali, président du
Centre des Etudes du Moyen-Orient à Paris (CEMO) a lancé un vibrant avertissement contre le
soutien européen à la confrérie des Frères musulmans sous prétexte
d’« ouverture des horizons de coexistence ».
« Comment est-il
possible de vivre avec des personnes qui adoptent une idéologie extrémiste et
rejettent l’autre, en confisquant le droit de celui-ci à la vie, s'est demandé
le Dr Alir en avertissant contre le soutien de l’Europe aux Frères musulmans. "La
différence entre ces derniers et Daech réside dans le timing. Daech met en
pratique ses idées actuellement sur le terrain, tandis que les Frères musulmans
attendent le moment propice d’autonomisation pour mettre en œuvre les leurs, ce
qui est, d’ailleurs, le cœur de leur foi."
Ces propos ont été donnés
par le député égyptien lors d'un petit-déjeuner organisé à l'hôtel Prince de
Galles à Paris par le CEMO, auquel ont participé un groupe d'experts, d’hommes
politiques, de responsables du renseignement et de journalistes, pour parler de
la nécessité d'une confrontation globale et d'une coopération internationale
face au terrorisme.
La vie politique et
culturelle parisienne se caractérise par le phénomène du petit-déjeuner,
organisé par des instituts scientifiques, des centres de prise de décision et
des hommes d'affaires internationaux. Il s'agit du premier petit-déjeuner
organisé par le CEMO dans la capitale française, Paris.
Le gros problème est que
les décideurs occidentaux et l'opinion publique occidentale ont pris conscience
du danger de l'organisation internationale des Frères musulmans dans la société
occidentale, a indiqué Abdelrahim Ali. Et d'ajouter que
ladite confrérie, qui gère plus de 500 organisations dont 250 en France,
dispose également de capacités financières énormes, estimées par certains
experts financiers à 20 milliards de dollars, dont trois dans l’Hexagone.
Tous ces biens proviennent
de l'abattage "halal" et de dons pour la construction de mosquées, en
plus des dons secrets, provenant par valises diplomatiques des pays tels que le
Qatar et la Turquie. Ces fonds sont destinés à la formation et à l’enrôlement
de migrants.
Dr Ali a exhorté, lors de
ce rassemblment, les gouvernements européens à revoir leur politique à l'égard
des groupes extrémistes, soulignant que tous les groupes islamistes ont des
idées identiques, et courent tous après le soi-disant califat et l'exclusion
des dissidents, ce qui constitue une grave menace non seulement pour les pays
arabes mais aussi pour l'ensemble de l'humanité. « A force de jouer avec
le feu, on finit par se brûler, comment non... c'est impossible », a-t-il
dit.
Ali a déclaré que les
mouvements islamistes radicaux nourrissaient la haine contre l'humanité et
avaient un programme dont ils ne peuvent pas s'en passer. Les expériences ont
montré, a-t-il dit, qu’il était « difficile, voire impossible, de le
contenir. »
Ali a indiqué que les
attentats du 11 septembre 2001 ont prouvé que soutenir le terrorisme ressemblait
à "l’élevage de serpents". « Nous avons averti que nulle part
dans le monde ne pouvait esquiver ce danger, même s’il arrive qu’un tel coopère ou s’allie avec lui, tout comme les
Etats-Unis qui l’avaient soutenu en Afghanistan de 1979 à 1989", a-t-il
déclaré. "L’Europe et les Etats-Unis ont créé- en faveur de ces
terroristes- un épouvantail face à la région arabe et ses dirigeants ;
mais ils ne s’en sont pas débarrassés à la fin, parce que leur objectif est de
diriger le monde. »
Et d’ajouter : "Ces
mouvements ne laisseraient pas leurs objectifs quoi qu’il arrive. Car ils
savent bien que leur alliance avec l’Occident n’est qu’une tactique temporaire.
« Nous avons vu que la magie avait tourné mal contre le magicien à de
nombreux carrefours de l’Histoire. L’Union européenne a décidé en avril 2017
que les mois de mars et d’avril 2018 soient ceux de la fin de Daech au
Moyen-Orient. Mais diverses orientations de la politique, des services de
sécurité et de renseignements et des intérêts publics se sont chevauchées pour
faire négliger ces dates ultimes, tout simplement parce qu’il y a certaines
forces qui veulent étendre l'existence de Daech dans la région, par crainte du
danger des revenants.
« Le soutien que
reçoit Daech est bien clair et évident, parce que, à titre d’exemple, la
persistance de la situation en Libye et l’insistance à refuser tout soutien aux
forces confrontées à Daech. Et c’est la même chose qui se produit avec l'organisation
Ansar Baït al-Maqdis dans le Sinaï, a rappelé le président du CEMO. L’Égypte
reste seule face à ceux-là et reçoit même des rapports horribles présentés par
les institutions occidentales des droits de l’Homme affirmant que les droits de
ces terroristes, qualifiés de "civils", sont violés. Est-ce
normal ? !».
« Il existe quelque 30
000 Européens affiliés à Daech et à diverses organisations terroristes au
Moyen-Orient, a-t-il déclaré. Les dirigeants politiques et de la sécurité de
l'Europe craignent vraiment que ces gens déposent les armes au Moyen-Orient,
pour les soulever, ensuite après, en Europe. »
Le député égyptien appelle
donc au dialogue avec les décideurs européens, soulignant que les relations
occidentales avec des organisations terroristes conduiraient à la formation
d'une boule de feu qui détruirait ensemble Orient et Occident.
« Cette approche du
terrorisme sera encore exacerbée et aucune société n’en sera exemptée, a-t-il
tempêté. "Cette question est essentiellement une question de toute
l’Humanité, et non pas seulement une question de sécurité et de politique d'un
pays quelconque », s'est-il alarmé.
Il a souligné que la
sécurité, les services de renseignements, la coopération politique et
humanitaire entre les sociétés humaines dans ce domaine, étaient une nécessité
du moment, « sinon nous paierons tous, ainsi que l'Europe, le prix de
notre échec de faire face à ce phénomène ».
Ali a également invité les
différentes parties au devoir de combattre ce phénomène avec force, faute de
quoi « nous ferions face à deux choses plutôt en Europe avant le
Moyen-Orient », soulignant qu'il existe certains pays et organisations qui
soutiennent le terrorisme que ce soit un soutien à la pensée même ou un soutien
aux oragnisations terroristes via leur financement.
« Il faut indiquer
clairement que l'Europe tolère les activités de ces pays qui soutiennent le
terrorisme et coopère même souvent avec eux, à l’exemple du Qatar et de la
Turquie, qui soutiennent financièrement les Frères musulmans en Europe et leur
fournissent un soutien médiatique leur permettant de vulgariser leurs
idées », a-t-il souligné. « Comment pouvez-vous embrasser quelqu’un
qui vous fait du mal, qui vous déshumanise ou qui vous prive du droit à la
vie?, s’indigne Dr Abdelarahim Ali, en ajoutant que « ces groupes pensent
que le moment était venu pour piétiner ces valeurs européennes. La raison pour
laquelle quand nous parlons de ces organisations il faut éradiquer les
ambiguïtés de cohabitation de nos dictionnaires. Car il est impossible de vivre
ou de chercher un moyen de coexistence avec ceux qui me renient. Ces
organisations adoptent des valeurs terroristes, et non pas des vraies valeurs de
l'Islam, bien sûr, et d’ailleurs d’aucune des autres religions divines ».
« Pourquoi
permettons-nous à ces personnes d'être accueillies, entendues et en leur
donnant le droit de promouvoir leurs idées sur le terrain et pourquoi
permettons-nous de les aider à recruter les jeunes et à les former aux idées de
reniement, du rejet de l'autre et de l’assassinat? », s’indigne le
président du CEMO.
Selon Ali, il existe en
France des écoles appartenant aux Frères musulmans, qui enseignent aux enfants
de cinq ans que le djihad signifie l’assassinat d'un non-musulman. "Comment
est-il possible de donner une telle éducation aux enfants à cet âge et à quoi
peut-on s’attendre à l’avenir?"
Il a souligné que le droit
humain à la vie est soumis au respect de la vie elle-même, au respect des
valeurs de la vie et de la valeur de l'âme humaine, mais aussi à l’interdiction
de nuire aux valeurs de l'autre, ni de démoraliser ou de dénuder l'âme de son
humanisme. Il a ajouté qu'il existait des lignes rouges par rapport à ce
traitement en Europe vis-à-vis des pays et organisations soutenant le
terrorisme.
Il a ajouté qu'il n’y avait
aucune différence entre les Frères musulmans et Daech. "Les deux faisant
appel au retour au système califal", indiquant, à cet effet, que le Qatar
finançait Daech via les otages en Syrie, les groupes terroristes en Libye et les
Frères musulmans, ainsi qu'à travers Qaradawi et bien d'autres qui se trouvent à
l’intérieur et à l’extérieur du Qatar."
Il a souligné que la
Turquie essaye de faire d’Erdogan un califat des musulmans du monde entier et
de créer des forces douces en Europe grâce à l'intégration de citoyens turcs
dans les groupes turcs du monde entier.
Ali a appelé les Européens
à confronter leurs dirigeants avec ces faits, soulignant qu’il dispose de faits
authentiques prouvant l'association des Frères musulmans à ces groupes, sur les
plans organisationnel et financier.
Dr Ali a également indiqué
qu’il y a une question énigmatique qui se pose au Moyen-Orient et qui reste
sans réponse: « Pourquoi l'argent va-t-il au droit de manifestation, de
grève et au droit à des élections démocratiques? Tandis qu’il n'est pas destiné
à l'éducation afin de donner aux futures générations une éducation moderne pour
qu'elles puissent absorber l'idée de la démocratie et de la modernité ?
Pourquoi cet argent n’est-il pas orienté au système de santé très négligé au
Tiers-Monde? »
Il souligne qu’il y existe
une volonté de recycler et de faire produire les valeurs de sous-développement
et de régression, et par conséquent cela fait reproduire les groupes
terroristes et les idées qui adoptent la violence armée. Sachant que ces
groupes ne demeureront pas indéfiniment dans leurs pays, mais ils se trotteront
partout dans le monde de sorte qu’aucune partie ne sera épargnée. « Cela
exige une véritable coopération face au terrorisme, et non pas seulement au
Moyen-Orient », conseille-t-il.
Dr Abdelrahim Ali a
souligné la nécessité de considérer cette question comme une question
stratégique de base, car « nous y ferons face- tôt ou tard- et elle va finir
par nous sauter au visage".
Ali a saisit cette
opportunité pour annoncer la tenue d'une conférence à l'Ecole militaire
française le 22 novembre en coopération avec ladite Ecole sur le thème
« Coopération internationale des services de renseignements et de sécurité
contre le terrorisme ». Y serait présentée, une étude sur la confrontation
négative du terrorisme de certains de ces services. Preuves évidentes seront
étalées sur le soutien présenté par certains de ces services de renseignements
aux terroristes et groupes extrémistes. "Tout comme certains de ces
services feignent ne pas voir d’autres groupes, en tentant de s’allier à eux.
Nous dirons clairement qu’il y a ceux qui contribuent à l'aggravation de ce
phénomène", a-t-il martelé.
Dr Abdelrahim Ali a enfin
souligné qu'il était temps d’étendre les ponts de communication entre l'Orient et
l'Occident après qu’ils sont tombés dans l’oubli et ont disparu. "Il faut
également faire propager des valeurs que nous partagions, et que nous
devrions continuer à le faire , tout en poursuivant notre lutte ensemble pour
créer des valeurs humaines nobles face au terrorisme et à toutes les valeurs
perverses. »