Le succès de la Chine en Afrique dérange Paris et Washington
samedi 27/novembre/2021 - 07:32
Courrier international : Retardée par la chute de Kaboul, la tournée africaine (Nigeria, Sénégal et Kenya) du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a enfin eu lieu, parsemée de petites piques envers le géant chinois et de déclarations d’intentions. Alors que Pékin envisage des concertations sino-africaines concrètes à Dakar, Washington promeut un sommet virtuel sur les démocraties, et Paris s’émeut, via son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, appelant à la création d’un “New Deal” avec l’Afrique pour lequel il n’y a ni schéma ni chiffres. “Nos concurrents n’ont ni tabous ni limites”, a affirmé Jean-Yves Le Drian, en désignant la Chine et la Russie, taxées de partenaires “prédateurs”.
Une manière, vieille, pour l’Occident d’enrober ses intérêts stratégiques (sécuriser ses sources d’énergie et s’assurer l’accès aux minerais et terres rares) derrière ses belles intentions civilisatrices et démocratisantes et son messianisme droit-de-l’hommiste.
En face, la Chine, destinataire d’un cinquième des exportations mondiales de matières premières, avance démasquée, le chéquier à la main.