Le changement de couleur: le plan des Frères pour rester sur la scène politique algérienne
lundi 22/novembre/2021 - 11:55
Après la décennie noire des années 90, les groupes islamistes se sont placés sous la bannière de la réconciliation nationale lancée par l’ex-président Bouteflika, après s’être convaincus de la folie de vouloir porter les armes contre l’Etat. Ils ont alors accepté le processus politique et électoral.
Ils n’ont pas participé aux manifestations populaires qui ont éclaté le 22 février 2019, mais après que Bouteflika eut annoncé sa démission en avril 2019, les Frères d’Algérie ont occupé les premiers rangs dans les manifestations, pour se positionner politiquement, 7 ans après s’être retirés d’une coalition de soutien à Bouteflika qui avait duré 10 ans.
Et le groupe des Frères par le biais du Hamas (Mouvement de la société pour la paix) publia un communiqué dans lequel il faisait l’éloge de ce qu’il a appelé « la libération de la société et de larges secteurs des institutions de l’Etat par le Hirak populaire » qui a ainsi pu regrouper tous les Algériens au-delà de leurs tendances politiques.
Et à l’approche des élections présidentielles de 2019, le mouvement a annoncé qu’il ne présenterait pas de candidat aux élections, mais qu’il n’appellerait pas non plus à leur boycott.
Et avec la victoire de Abdel Majid Tebboune en décembre 2019, le mouvement s’est empressé de le soutenir, ce qui était une trahison vis-à-vis des demandes du Hirak qui considérait dans sa majorité que ces élections reproduisaient le régime de Bouteflika avec d’autres visages, voire une contradiction avec les déclarations du mouvement lui-même avant les élections. Et il s’est hâté de s’allier au nouveau pouvoir dans l’espoir d’obtenir une part du gâteau.
Quant au chef du Hamas, Abdel Razzaq Muqri, il a affirmé en décembre 2019 que le mouvement devait donner au président une chance de réformer le système, tout en le mettant en garde contre les opportunistes, déclarant : « le Hamas est prêt à participer au dialogue avec le pouvoir, car nous faisons partie de ceux qui appellent à l’entente, et nous aurions souhaité que cette entente ait lieu durant les élections, mais ceux qui détiennent le pouvoir en assument la responsabilité, et si le président agit bien, nous le soutiendrons, s’il agit mal, nous nous opposeront à lui, et s’il nous appelle au dialogue, nous y participerons ».