Publié par CEMO Centre - Paris
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Les jihadistes de l’EI "peuvent encore frapper aux quatre coins de la Syrie"

samedi 20/novembre/2021 - 07:43
La Reference
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Malgré sa défaite territoriale en Syrie en mars 2019, l’organisation jihadiste État islamique continue, comme elle l’a démontré à la fin de la semaine dernière, de mener des attaques meurtrières dans plusieurs régions du pays. À la fois contre les forces du régime de Bachar al-Assad et contre d’autres acteurs du conflit syrien. Décryptage avec Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes à France 24. 

Le week-end dernier a été particulièrement meurtrier pour l’armée et le régime syriens dans la province de Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie. Un général et quatre soldats ont été tués dimanche dans l'explosion d'une bombe lors du passage de leur véhicule, au lendemain de la mort de 13 combattants pro-régime dans une embuscade tendue par des jihadistes l'organisation État islamique (EI) dans la zone désertique de Masrib.

La multiplication de ce type d’attaques pourrait faire croire à une résurgence de l’organisation en Syrie, plus de deux ans après sa défaite territoriale en mars 2019. Mais selon Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, un tel constat serait erroné.

"Il ne s’agit pas d’une résurgence, car le groupe n’a jamais cessé ses activités en Syrie, où ses actions vont crescendo depuis plusieurs mois, notamment dans la province de Deir Ezzor", explique-t-il. "L’organisation a réussi à se restructurer dans le désert de la Badiya, à l’ouest de l’Euphrate, qui s’étend de la province de Homs jusqu’à celle de Deir Ezzor, à la frontière avec l’Irak, et jusqu’à celle de Deraa dans le sud, faisant de cet immense territoire non pas une zone de contrôle, mais une zone d’activité très meurtrière pour l’armée syrienne."

Mais c'est aussi un terrain de repli, ajoute-t-il, spécialement après la défaite territoriale de 2019. "En cela, ce fief, qui génère des revenus grâce par exemple au racket, est comparable à celui qu’elle avait dans la région d’al-Anbar en Irak, entre 2009 et 2011."



Des attaques quasi quotidiennes
Signe que l’EI n’a en réalité jamais vraiment disparu de l’équation syrienne malgré la chute de son "califat", l’organisation a causé depuis mars 2019 d’énormes pertes au régime du président Bachar al-Assad. Selon un décompte de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, près de 1 600 membres des forces de Damas ou des groupes alliés ont été tués, lors de diverses attaques, bombardements et embuscades revendiqués ou attribués à l'EI.

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