Il y a 31 ans, Jean-Marie Le Pen ramenait 53 otages d’Irak
Les
Le Pen sont incorrigibles. Toujours prêts à s’allier avec la lie de
l’humanité pour se bâtir une stature internationale ! En octobre dernier,
c’est Marine qui rendait visite au Premier ministre hongrois Viktor
Orban ; en novembre 1990, c’était Jean-Marie qui allait taper dans le dos
de Saddam Husseim.
Au
moins, le père s’était trouvé une excellente raison pour se rendre en
Irak : faire croire au rôle majeur qu’il aurait joué dans la libération
d’Européens retenus en Irak. Rappelez-vous, nous
étions à la veille de la guerre du Golfe. Saddam avait envahi le Koweït le
2 août et par le même coup avait pris 13 000 expatriés occidentaux en
otages pour servir de boucliers humains contre d’éventuelles attaques
américaines.
Face
à la pression internationale, le maître de l’Irak avait fini par annoncer la
libération des otages. Le Pen, qui entretenait depuis longtemps de bonnes
relations avec Bagdad, comprit qu’il avait une carte médiatique à jouer. Quand
le président autrichien Kurt Waldheim ramena dans son avion 96 otages
autrichiens, il décida de faire le même coup. Du reste, il ne fut pas le seul à
avoir cette idée. Au total, une dizaine de personnalités politiques de
plusieurs nationalités allaient, elles aussi, faire une visite de courtoisie à
Saddam Hussein avec une poignée d’otages chacune, en cadeau. Rappelez-vous
encore le geste de Patrick Poivre d’Arvor qui ramena un bébé
de 18 mois dans son sac de voyage (pour ceux qui s’interrogent sur le
sort de cet enfant : sachez qu’il est décédé dans un accident de voiture,
à l’âge de 9 ans).
« J’ai eu la
réception d’un chef d'État »
Quand, fin septembre,
Husseim annonça son intention de libérer 300 otages français, Le Pen
sauta sur l’occasion. Il prétendit être l’instigateur de cette future
libération et se prépara à partir à Bagdad pour récupérer les otages. Mais sous
la pression de la France, Bagdad ne lui délivra pas de visa.
Grande déception.
Le 23 novembre, le patron du FN rentra en France, accompagné de 53 otages européens. Mais personne ne fut dupe de la mise en scène. Le Pen n’y gagna aucun galon international. Les autres otages furent libérés le 6 décembre suivant, ce qui permit aux Américains d’envahir l’Irak le 17 janvier 1991.