Publié par CEMO Centre - Paris
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Il y a 31 ans, Jean-Marie Le Pen ramenait 53 otages d’Irak

samedi 20/novembre/2021 - 07:12
La Reference
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Les Le Pen sont incorrigibles. Toujours prêts à s’allier avec la lie de l’humanité pour se bâtir une stature internationale ! En octobre dernier, c’est Marine qui rendait visite au Premier ministre hongrois Viktor Orban ; en novembre 1990, c’était Jean-Marie qui allait taper dans le dos de Saddam Husseim.

Au moins, le père s’était trouvé une excellente raison pour se rendre en Irak : faire croire au rôle majeur qu’il aurait joué dans la libération d’Européens retenus en Irak. Rappelez-vous, nous étions à la veille de la guerre du Golfe. Saddam avait envahi le Koweït le 2 août et par le même coup avait pris 13 000 expatriés occidentaux en otages pour servir de boucliers humains contre d’éventuelles attaques américaines.

Face à la pression internationale, le maître de l’Irak avait fini par annoncer la libération des otages. Le Pen, qui entretenait depuis longtemps de bonnes relations avec Bagdad, comprit qu’il avait une carte médiatique à jouer. Quand le président autrichien Kurt Waldheim ramena dans son avion 96 otages autrichiens, il décida de faire le même coup. Du reste, il ne fut pas le seul à avoir cette idée. Au total, une dizaine de personnalités politiques de plusieurs nationalités allaient, elles aussi, faire une visite de courtoisie à Saddam Hussein avec une poignée d’otages chacune, en cadeau. Rappelez-vous encore le geste de Patrick Poivre d’Arvor qui ramena un bébé de 18 mois dans son sac de voyage (pour ceux qui s’interrogent sur le sort de cet enfant : sachez qu’il est décédé dans un accident de voiture, à l’âge de 9 ans).

« J’ai eu la réception d’un chef d'État »

Quand, fin septembre, Husseim annonça son intention de libérer 300 otages français, Le Pen sauta sur l’occasion. Il prétendit être l’instigateur de cette future libération et se prépara à partir à Bagdad pour récupérer les otages. Mais sous la pression de la France, Bagdad ne lui délivra pas de visa. Grande déception.

Ne renonçant pas à son plan d’apparaître comme l’homme providentiel, Jean-Marie Le Pen monta en vitesse une délégation du groupe des droites européennes au Parlement européen pour se rendre à Bagdad et « essayer d’obtenir de nouveaux gestes irakiens. » Cette fois-ci, il obtint son visa. La délégation fut accueillie à bras ouverts par Saddam Hussein, qui reçut personnellement Le Pen. Celui-ci s’empressa de parader devant les journalistes : « J’ai eu une réception de chef d’État… avec le privilège d’être reçu le jour de mon arrivée, alors qu’en règle générale les délégations étrangères doivent patienter quarante-huit heures », se rengorge-t-il.

Le 23 novembre, le patron du FN rentra en France, accompagné de 53 otages européens. Mais personne ne fut dupe de la mise en scène. Le Pen n’y gagna aucun galon international. Les autres otages furent libérés le 6 décembre suivant, ce qui permit aux Américains d’envahir l’Irak le 17 janvier 1991.


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