Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Migrants traversant la Manche: Les points de discorde entre la France et la Grande-Bretagne

lundi 15/novembre/2021 - 11:09
La Reference
طباعة
Huffpost : Des sourires de façade pour masquer une ambiance tendue entre Gérald Darmanin et Priti Patel ce lundi 15 novembre? Les ministres de l’Intérieur français et britanniques se rencontrent à 19h à Paris pour évoquer l’immigration illégale à travers la Manche, sujet source de tensions et passe d’armes entre les deux représentants.

Entre janvier et novembre 2021, plus de 22.000 migrants ont tenté de rejoindre l’Angleterre depuis les côtes françaises. Un chiffre largement supérieur à celui de 9500 enregistré sur l’ensemble de l’année 2020.

Pour les ministres des deux camps, c’est synonyme d’échec. Les deux, en particulier Priti Patel, ont fait de la lutte contre l’immigration illégale une de leurs obsessions. Raison pour laquelle, ils se renvoient la balle et s’accusent mutuellement de ne pas respecter leurs engagements.

Brandissant les chiffres, Londres accuse Paris ne pas mettre les moyens pour stopper les passages illégaux vers ses côtes. Paris réplique en réclamant à Londres les financements promis et goûte très peu les remarques venues d’Outre-Manche. “Nous n’avons pas de leçons à recevoir des Britanniques”, a encore tonné Gérald Darmanin ce lundi sur CNews. “Nous ne sommes ni leurs collaborateurs, ni leurs supplétifs”, a-t-il ajouté.

En quelques mois, les menaces en tout genre ont fusé des deux côtés, parfois à la limite de la légalité et toujours déconnectées de la situation humanitaire dramatique des demandeurs d’asile. Nul doute que ces idées seront au menu de la discussion de ce soir.

  • Un marché du travail britannique trop attractif

C’est le point sur lequel Gérald Darmanin a attaqué ce lundi, après qu’un porte-parole du ministère de l’Intérieur britannique a jugé “inacceptable” le nombre record d’arrivées illégales en Angleterre pour la journée du 11 novembre.

Le locataire de Beauvau a critiqué le “marché du travail qui en Grande-Bretagne fonctionne en grande partie grâce à une armée de réserve, comme dirait Karl Marx, des gens irréguliers qui peuvent travailler à bas coût”. “Si les Britanniques changeaient très fortement leur législation - ils l’ont fait, mais pas assez - les gens ne seraient plus à Calais ou à Dunkerque”, a-t-il souligné. “C’est nous qui subissons la politique britannique. Il ne faut pas inverser les rôles”, a lancé le ministre de l’Intérieur.

Avant d’en rajouter une couche sur “les ONG qui empêchent la police et la gendarmerie de travailler” et qui sont “en grande partie britanniques avec des citoyens britanniques qui sont sur le sol français et font de l’agit-prop”.

Autant de points qu’il “rappellera” à son homologue britannique. Laquelle a déjà lancé une réforme d’ampleur - très contestée par les associations humanitaires - pour décourager les demandeurs d’asile. La principale mesure? Accorder des droits moindres aux personnes arrivées par des voies illégales.

  • Revoir l’interprétation britannique du droit maritime international

Officiellement, la phrase n’a jamais été lâchée telle quelle par la ministre. Mais lorsque le prestigieux quotidien The Times a révélé début septembre que Priti Patel envisageait une réécriture de l’interprétation par le Royaume-Uni du droit maritime international, la France a vu rouge. “La France n’acceptera aucune pratique contraire au droit de la mer, ni aucun chantage financier”, a réagi sur Twitter Gérald Darmanin.


"