Crise migratoire: entre la Biélorussie, la Pologne et l'UE, le ton monte avant de nouvelles sanctions
Les migrants sont majoritairement des Kurdes irakiens. Selon le Bélarus, quelque 2000 personnes sont sur place, dont des femmes enceintes et des enfants. Varsovie affirme pour sa part qu’il y a entre 3000 et 4000 migrants à la frontière, et que de nouvelles personnes arrivent quotidiennement. La Pologne leur refuse l’entrée et accuse le Bélarus de les empêcher de quitter la zone, ce que le pays dément.
Selon les organisations humanitaires, au moins dix personnes sont mortes depuis le début de cette crise migratoire.
Aucune solution concrète n’a pour l’instant été apportée à cette situation inhumaine. Pologne et UE d’un côté et la Biélorussie, soutenue par la Russie, de l’autre, se renvoient la balle et jouent des muscles diplomatiques.
Rumeurs et aide humanitaire limitée
Samedi, le ministre polonais de l’Intérieur Mariusz Kaminski a signalé une rumeur circulant parmi les migrants, selon laquelle lundi, la Pologne leur permettrait de passer et que des autocars viendraient d’Allemagne pour les récupérer. “Une provocation est en préparation”, a-t-il estimé. Et s’il n’a pas accusé les autorités biélorusses d’avoir propagé la rumeur, le sous-entendu est explicite.
En réponse, le gouvernement a envoyé un texto à tous les téléphones portables étrangers le long de la frontière, en dénonçant “un mensonge total et un non-sens! La Pologne continuera de protéger sa frontière”. “Ceux qui répandent de telles rumeurs cherchent à encourager les migrants à prendre la frontière d’assaut, ce qui peut conduire à des développements dangereux”, prévient ce texte.
“Le mensonge, la manipulation et la désinformation sont des armes de base de la Russie et maintenant de la Biélorussie. (...) Aujourd’hui nous le vivons avec une grande intensité”, a dénoncé ce dimanche le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki .