Isolement international et recul de leurpopularité: les pertes des Frères se succèdent enAfrique du nord
Nahla Abdel Moneim
Les Frères ont subi en Tunisie des échecs graves qui ont conduit au recul de leur présence dans la région. Ainsi, le 25 juillet dernier, le présidenttunisien Qays Saïd a annoncé la suspension des pouvoirs du Parlement et la levée de l’immunité de tous les membres, alors que le groupe représentaitla majorité à l’intérieur de ce Parlement, ce qui a nui à leur présence politique. Le président a décidéaussi de démettre de ses fonctions le premier ministre Hicham al Machichi, en s’appuyant sur le chapitre 80 de la constitution, autorisant le président à prendre des decisions exceptionnellesen cas de danger pour le pays.
Les observateurs considèrent que la chute des Frères de Tunisie aura un impact sur leur présenceen Afrique du nord, car leur recul en Tunisie n’estpas le résultat d’un acte du pouvoir, mais d’un rejetpopulaire du groupe et de ses positions, enparticulier de ces positions où les Frères ontmanifesté leur lien avec les étrangers étrangers.
En Libye, les Frères ont menacé récemment de déstabiliser le pays, en cas de victoire de KhalifaHaftar à la présidence du pays aux électionsprésidentielles à venir, ce qui représente un danger pour la sécurité nationale.
En Algérie, le groupe a perdu les électionsparlementaires de mai dernier, occupant la troisième place dans l’ensemble des voix gagnéespar les groupes parlementaires.
Ces défaites du groupe eu Maghreb sont parallèlesà ses pertes en Egypte, lorsque le peuple a rejeté le 30 juin les Frères après son accession au pouvoir.
Sur l’avenir du groupe en Afrique du nord, le président du centre arabe d’études politiques etstratégiques Mohammad Sadeq Ismaïl a affirméque les Frères sont dans une situation parmi les plus difficiles de leur histoire, étant donné le rejetpopulaire de leur agenda lié à des intérêts étrangersau détriment de l’intérêt national.
Le chercheur politique a indiqué que le recul des Frères menace de les isoler politiquement danscette région et augmente leurs pertes en plein chaos administratif de leurs dirigeants, pris dans des conflits internes ayant contribué à la baisse de l’influence des branches extérieures de l’organisation internationale.