France: sur les traces du général de Gaulle, Marine Le Pen fait bande à part à Bayeux
mardi 09/novembre/2021 - 03:26
Il y a un embouteillage à prévoir sur la route de Colombey-les-Deux-Églises, dans l’est de la France, ce mardi 9 novembre. Les politiques vont s’y presser à l’occasion du 51e anniversaire de la mort du général de Gaulle. Un passage obligé à cinq mois de la présidentielle en France. Mais Marine Le Pen, elle, fait un pas de côté. La candidate du Rassemblement national (RN) était à Bayeux, en Normandie, pour revendiquer à sa façon l’héritage du général de Gaulle.
Le Premier ministre, Jean Castex, à Colombey ce mardi matin, comme la maire de Paris et candidate socialiste Anne Hidalgo, avant les prétendants à la primaire LR l’après-midi. Mais Marine Le Pen, elle, ne voulait pas « prendre son ticket » comme les autres pour Colombey-les-Deux-Églises où est décédé et enterré le général de Gaulle. La présidente du RN avait donc choisi un autre lieu emblématique du gaullisme : Bayeux, là où le général a prononcé un grand discours sur les institutions en 1946.
► À écouter aussi : 9 novembre 2021 - Tous gaullistes !
La candidate à la présidentielle d'avril 2022 voulait en profiter pour défendre son programme et revendiquer une part de l’héritage gaulliste. Mais son discours ne s’est pas passé comme prévu : ils n'étaient qu'une vingtaine de manifestants mais faisaient beaucoup de bruit, rapporte notre envoyé spécial, Julien Chavanne. Sur la place Charles de Gaulle de Bayeux, des manifestants de gauche sont venus parasiter le grand discours de Marine Le Pen sur les institutions.
Comme si de rien n’était, la candidate RN défend ses mesures : la proportionnelle, l’instauration du référendum d’initiative citoyenne et un mandat présidentiel de sept ans non renouvelable.
La candidate RN entend « s’inspirer » de Charles de Gaulle pour défendre la Ve République. S’inspirer du général et l’utilise pour tacler Emmanuel Macron, « un président devenu simple chef de parti et ministre de tout ».
Ensuite, pour marquer sa différence avec le grand rival, Éric Zemmour. Le polémiste réhabilite le maréchal Pétain. Aussi se met-elle dans les pas du général de Gaulle, l’homme qui a rassemblé la France d’après-guerre. « Zemmour est clivant alors que le gaullisme, c’est l’unité » du pays, expliquait un conseiller de Marine Le Pen.
Marine le Pen tacle Zemmour : « Les problèmes du pays ne trouveront pas leurs solutions dans la division, mais dans l’unité, pas dans une radicalité déplacée mais dans le respect des institutions, pas dans une partialité trop idéologique et infiniment trop brutale » @RFI
— Julien Chavanne (@julien_chavanne) November 9, 2021
Se revendiquer gaulliste, pour elle, c’est aussi l’occasion d’enterrer un peu plus l’héritage du Front national (FN), version Jean-Marie Le Pen. Son père avait fondé le Front national avec d’anciens collaborateurs du régime de Vichy et l’ancien SS Pierre Bousquet en 1972.
« Le fascisme ne passera pas », crient les manifestants. Marine Le Pen s’en va sous les huées. Décidément, le général de Gaulle ne lui porte pas chance. Il y a un an, sa visite sur l’île de Sein pour commémorer l’appel du 18 juin avait tourné court devant l’opposition des habitants.