Le "New York Times" consacre sa Une à l'apaisement entre Joe Biden et Emmanuel Macron
La photo, colorée au milieu des traditionnelles longues colonnes encrées, est toute symbolique: les relations entre les deux rives de l'Atlantique étaient au point mort au cours du mois de septembre, quand le "contrat du siècle" avec l'Australie avait échappé à la France au profit des États-Unis. "En rencontrant Macron, Biden s'efforce de renforcer les liens", tempère néanmoins le titre de l'édition du jour.
Un "processus de confiance" qui reste à bâtir
Car, pour l'heure, l'acte de contrition du locataire de la Maison-Blanche n'a pas levé l'ombre sur certains sujets. Si Joe Biden a indéniablement fait un pas en direction d'Emmanuel Macron, notre éditorialiste politique Ulysse Gosset note que le président américain a aussi usé d'une certaine nuance dans les remords qu'il a exprimés:
"Il reconnaît que les Américains ont été maladroits, qu’ils ont manqué d’élégance. Mais il ajoute en direction d’Emmanuel Macron: 'Je pensais que vous étiez au courant depuis longtemps'. En réalité, Biden se défausse sur les Australiens."
Aussi, le "processus de confiance" enclenché attend de nouveaux jalons. "Pour Emmanuel Macron, en fin de mandat, subir un tel échec, un tel camouflet, ça tombait plutôt mal. Il avait besoin de cette image, certes très mise en scène, d'un Joe Biden qui vient faire ses excuses. Mais cela ne réparera pas le contrat du siècle", commente notre éditorialiste politique Bruno Jeudy.
Après les paroles, place donc aux actes. Ce qu'Emmanuel Macron a résumé lui-même, vendredi soir: "Nous sommes en train de reconstruire de la confiance. Il est en confiance comme en amour, les déclarations c’est bien, les preuves c'est mieux."