Irak : comment un jeu de cartes a aidé pour la traque de Saddam Hussein
jeudi 28/octobre/2021 - 03:43
Le 30 décembre 2006, dans un lieu tenu secret en Irak, escorté par ses bourreaux cagoulés, Saddam Hussein vêtu d’un costume et d’un manteau noir, lève les yeux vers la corde, au bout de laquelle, dans quelques instants, balancera son corps.
Cela fait presque 3 mois que le 5e Président de la République d'Irak sait qu’il est condamné. À l’issue d’un procès d’un an créé de toutes pièces sous le haut patronage des Américains, Saddam Hussein, avait demandé à être fusillé comme un militaire. Mais le nouveau Premier ministre irakien, Nouri Al Maliki, en avait décidé autrement. Saddam Hussein, l’ancien allié de l’Occident et dictateur sanguinaire, allait mourir à la potence.
Il avait été retrouvé 3 ans plus tôt après une chasse à l’homme mondiale. Le dictateur avait perdu de sa superbe, méconnaissable sous sa barbe et ses cheveux hirsutes. Désigné ennemi public numéro 1 par les États-Unis, il avait été retrouvé dans un trou à rat sommairement aménagé à 7 mètres de profondeur dans une ferme près de Tikrit, fief de son clan, le seul endroit où il se croyait en sécurité.
Un jeu de cartes pour inciter à la délation
Pendant cette chasse à l'homme, "il y a un truc assez ingénieux qui a été lancé par de jeunes officiers américains : c'était le jeu de cartes. 55 cartes avec un as de pique, etc...", raconte le journaliste et écrivain Olivier Weber au micro de Jour J. "Le numéro 1, l'as de pique c'était Saddam Hussein, tête mise à prix pour 25 millions de dollars. Le numéro 2, l'as de trèfle c'était son fils Qoussaï Hussein, avec sa tête mise à prix pour 15 millions de dollars, et le numéro 3 c'était l'autre fils Oudaï Hussein, le fils aîné, qui avait sa tête mise à prix à 15 millions de dollars.