L’Égypte a élaboré une stratégie intégrale pour gérer les ressources en eau
dimanche 24/octobre/2021 - 03:08
L’Égypte a élaboré un plan stratégique intégral pour la gestion et le développement des ressources en eau jusqu'en 2037 avec un coût initial estimé à 50 milliards de dollars, a affirmé le président Abdel Fattah Al-Sissi dans une allocution enregistrée, à l'occasion de l'inauguration de la 4e édition de la semaine de l'eau du Caire.
Ce plan vise à relever les défis énormes et compliqués dans ce domaine, surtout que l’Égypte est le pays le plus sec dans le monde avec des pluies les plus faibles, ce qui pousse à compter presque exclusivement sur l'eau du Nil, a signalé M. Al-Sissi.
Et d'ajouter que l'Égypte aspire à parvenir, dans le plus bref délai et sans aucun retard, à un accord équilibré et juridiquement contraignant sur le barrage de la Renaissance conformément au communiqué publié par le Conseil de sécurité en septembre 2021.
La 4e Semaine de l'eau du Caire est organisée par le ministère de l'Eau et de l'Irrigation sous les auspices du président Abdel Fattah Al-Sissi sous le thème "eau, population et changements mondiaux ... défis et opportunités" du 24 au 28 octobre en cours, a déclaré le porte-parole de la présidence, Bassam Radi.
Un accord équilibré
M. Radi a précisé que l'événement est organisé avec la participation d’élite de ministres et de hauts responsables dans le domaine de l'eau et des secteurs associés des différents pays du monde, en plus de scientifiques, d'experts, d'organisations internationales, d'organisations de la société civile et d'un certain nombre de personnalités internationales.
Le président Abdel Fattah Al-Sissi a déclaré que le peuple égyptien suivait de près l'évolution du dossier du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD), soulignant l'aspiration de l'Egypte à parvenir, le plus tôt possible et sans plus tarder, à un accord équilibré et juridiquement contraignant en ce sens, conformément à la déclaration présidentielle publiée par le Conseil de sécurité en septembre 2021.
Cette déclaration permettra d'atteindre les objectifs de développement de l'Éthiopie, objectifs que nous comprenons et même soutenons, et en même temps elle limitera les dégâts hydriques, environnementaux, sociaux et économiques de ce barrage à l'Egypte et au Soudan, sur la base du respect des règles du droit international.
"Les civilisations des peuples de la vallée du Nil ont contribué et continuent à jouer un rôle fondamental dans la formulation du patrimoine humain et la création de la pensée humaine à travers les époques", a affirmé le chef de l'Etat dans son allocution prononcée lors de l'inauguration de la 4e édition de la Semaine de l'eau du Caire 2021.
La crise de l'eau, un défi
M. Al-Sissi a précisé que la crise de l'eau était l'un des défis internationaux les plus urgents à cause de l'augmentation croissante de la population mondiale avec la stabilité des sources d'eau douce, ainsi que la détérioration de l'environnement, les changements climatiques et le comportement humain irrationnel à travers la mise en place de projets d'eau non planifiés, sans tenir compte de l'importance de maintenir la sécurité et la durabilité des ressources en eau.
Ces éléments mènent à l'aggravation de la crise et affectent la capacité des pays à répondre aux besoins en eau de leur population, ce qui transforme la question de la gestion des ressources en eau en un défi qui menace la sécurité et la sûreté des peuples et pourrait influencer sur la stabilité de toute la région, a noté le chef de l'Etat.
Relancer les efforts de développement est une condition essentielle pour le renforcement de la paix et de la sécurité internationales et l'instauration d'un système mondial stable, a dit le président Abdel Fattah Al-Sissi.
Et de rappeler que l’Égypte a adopté une vision globale "l'Egypte 2030" dans le cadre d'un programme national ambitieux qui concerne tous les aspects de la vie.
Dans ce programme, nous avons accordé une priorité absolue au 6e objectif de développement durable, qui concerne l'eau, a expliqué le chef de l'Etat.
L’Égypte a élaboré un plan stratégique intégral pour la gestion des ressources en eau jusqu'en 2037 avec un coût initial estimé à 50 milliards de dollars, a-t-il indiqué, précisant que ce plan est basé sur quatre axes principaux, lesquels l’amélioration de la qualité de l'eau, le développement de nouvelles ressources en eau, la rationalisation de l'utilisation des ressources en eau disponibles et la promotion de l'efficacité du système d'irrigation égyptien.
La 4e semaine de l'eau du Caire, organisée sous le thème "eau, population et changements globaux ... opportunités et défis", intervient à un moment où le monde connaît des changements rapides affectant les ressources en eau et compliquant leur gestion optimale, poursuit le chef de l'Etat.
M. Al-Sissi a souligné l'importance de faire prévaloir les principes de coopération et de solidarité internationales de manière à permettre aux peuples de faire face aux défis mondiaux actuels liés aux questions de l'eau.
Faire face aux défis
Pour sa part, le ministre de l'Irrigation, Mohamed Abdel-Aati a déclaré que la Semaine de l'eau du Caire visait à établir une plateforme pour échanger les vues dans le but de trouver des solutions scientifiques applicables afin de relever les défis de l'eau.
"Les réussites réalisées par la Semaine de l'eau du Caire, et qui seront atteintes, ont attiré l'attention du monde, vu la participation de 1 800 personnes en présentiel et en ligne et l'organisation d'un certain nombre de concours et séances de haut niveau", a dit M. Abdel-Aty dans son allocution.
"Le monde s'est rendu compte que l'eau c'est la vie; par conséquent cette ressource limitée doit être préservée, vu qu'elle représente un défi supplémentaire à ceux que nous relevons tels que le coronavirus, les changements climatiques et la surpopulation", a dit M. Abdel-Aati.
Le coût estimé pour faire face à ces défis varie entre 280 et 500 mds USD d'ici 2050, ce qui nécessite une coopération pour les relever ces défis, pour assurer une vie décente et des ressources en eau durables pour les générations présentes et futures, a ajouté le ministre.
L'Egypte est située parmi les zones très sèches, et dépend à 97% du fleuve du Nil", a souligné M. Abdel-Aty mettant l'accent sur l'élaboration d'un plan national dont le coût s'élève entre 50 et 100 milliards de dollars pour relever ces défis.
Il a précisé que l'Egypte souffrait d'un déficit hydrique et figurait parmi les pays les plus touchés par les changements climatiques, ce qui menace une submersion du tiers de Delta du Nil.