En tournée en Afrique, Erdogan joue de son influence
Chez le géant de l’Afrique de l’Ouest et avec son homologue nigérian Muhammadu Buhari, Erdogan a encore parlé business. Car, avec un pays qui compte 220 millions d’âmes, c’est un marché non négociable pour la Turquie, qui, en matière d’offres et de services, est devenue incontournable.
Et si depuis vingt ans la Turquie place ses pions sur le continent, ces derniers temps, Ankara axe son partenariat sur la sécurité. Ça tombe bien, le Sahel est en guerre et la Turquie possède du matériel de pointe, qui intéresse le Sahel. Avec ses 43 représentations diplomatiques sur le continent et 30 pays visités en vingt ans (comme Premier ministre puis président), le raïs turc veut se montrer indispensable.
Fusils, drones, TB2, blindés Cobra, hydrocarbures, agriculture et industrie sont au menu de la tournée. On retiendra d’ailleurs que le conclave Erdogan, Faure, Roch et Weah de Lomé devra avoir comme sujet principal la sécurité au Sahel et maritime. Frégates et missiles s’ajoutent à la panoplie que la Turquie propose, ce qui intéresse tous ces pays sous lorgnette djihadiste.
“Deux décennies de diplomatie offensive”
Le Sahel, dont certains pays ont décidé de se tourner vers d’autres cieux en plus de la France, regarde de plus en plus vers le Bosphore, où des commandes de drones et d’armement sont effectuées. À titre d’exemple, le Burkina a acheté ces petits engins à la Turquie. La guerre, même asymétrique, renfloue les caisses ! Mais Erdogan fait d’une pierre deux coups avec cette Turquafrique, en étoffant davantage son softpower.