Sommet de l'UE: entre le prix du gaz et la Pologne, indigeste menu pour les 27
Avec Varsovie qui conteste toujours la suprématie du droit européen sur le droit national, c'est un bras de fer qui s'est engagé entre les 26 et le gouvernement polonais. Car à part en Europe centrale où la Pologne bénéficie d’un net soutien, la plupart des pays européens sont plutôt d’accord pour estimer que le tribunal constitutionnel polonais sape les bases mêmes de l’Union européenne. C'est une attaque sans précédent contre l'un des éléments fondateurs de l'Union européenne, estime Bruxelles... La Pologne de son côté met en avant sa souveraineté et dénonce le « chantage » exercé par l'Union européenne qui menace de ne plus lui verser de financements si elle persiste dans cette voie. A l'ouverture du sommet, le Premier ministre polonais a de nouveau rejeté tout « chantage » mais s'est déclaré « prêt au dialogue ».
Le constat est partagé mais c’est sur la méthode que des divergences se font jour. Certains veulent une décision politique de principe immédiatement pour un gel des versements de fonds européens à la Pologne, mais d’autres préconisent d’attendre un avis juridique définitif de la Cour de Justice de l’Union. Mais les mesures de rétorsion, économiques ou juridiques, sont des outils délicats à manier qui pourraient en outre ouvrir une crise majeure au sein de l'Union européenne, et braquer d'autres pays d'Europe de l'Est.
C'est d'ailleurs la crainte d'Angela Merkel, la chancelière allemande qui prône le dialogue avec Varsovie et espère trouver un moyen d'éviter cette crise ouverte - elle aura à coeur d'y parvenir car ce sommet européen devrait être son dernier après 16 années passées au pouvoir...
Autre ligne de fracture : le gaz
Et les lignes de fractures entre Européens sont encore plus nombreuses sur les prix de l’énergie. Certains pays sont déçus par la fameuse « boîte à outils » présentée il y a une semaine par la Commission. Ils demandent à nouveau d’aller beaucoup plus loin. L’Espagne revient à la charge sur des achats groupés à 27 mais dans le nord-ouest de l’Europe on lui répond que ses problèmes viennent du fait qu’elle n’a pas de contrats à long terme.