France: nouvelle action pour le rapatriement des enfants bloqués en Syrie
Quel sort pour les enfants français bloqués en Syrie? La grande chambre de la Cour européenne des Droits de l’homme, qui a été saisie pour séquestration arbitraire, doit statuer sur le sort de ces enfants.
En attendant cela, une opération consiste à parrainer des enfants bloqués dans les camps de Roj et Al-Hol, au nord-est de la Syrie. Pour l'heure, 25 personnalités se sont engagées à suivre leur parcours. Tous ont également écrit une lettre au président Emmanuel Macron pour l'exhorter à les rapatrier avant l'hiver glacial, le quatrième pour certains.
Parmi les « parrains et marraines » impliqués figurent des personnalités du cinéma : Jacques Doillon, Mia Hansen-Love, Audrey Fleurot, Carole Bouquet, Charles Berling, Philippe Torreton, etc. On compte aussi les écrivains Dan Franck et Marie Desplechin. Chacun a reçu des photos, enregistrements sonores et autres détails de ces enfants détenus dans le camp qui abrite des dizaines de milliers de déplacés, y compris des familles de jihadistes étrangers du groupe État islamique.
« Respect des règles internationales »
Suzanne a ses quatre petits-enfants bloqués là-bas. Et elle ne comprend pas ce choix politique. « C’est assez inimaginable de penser que ces enfants peuvent mettre en danger la France. On parle d’enfants innocents et qui sont victimes, qui sont complètement traumatisés de ce qu’ils ont vécu, estime-t-elle. Il n’y a pas de soins, pas d’éducation, un climat complètement hostile. Donc, en fait, les blessures psychologiques et sanitaires qu’ils ont sont en train de s’accentuer. Jusqu’à quand on va les laisser là et pourquoi cette obstination à les laisser sur place ? »
C’est la même incompréhension pour la productrice Fabienne Servan-Schreiber. Elle est l'une des marraines de cette opération. « Un minimum de droits humains et de respect des règles internationales fait qu’on devrait les ramener en France même si évidemment, leurs mères devront être jugées. Mais les enfants n’y sont pour rien et je suis bouleversée, choquée et scandalisée, en tant que mère, que femme, et que citoyenne française. Et on est train de les abandonner !», s’insurge-t-elle.
Malnutrition, maladies, précarité sanitaire, incendies sont le lot commun des camps de Roj et Al-Hoj, où 62 enfants sont décédés depuis début 2021, selon un rapport publié fin septembre par l'ONG Save the Children. 90 % des enfants français retenus dans les camps en Syrie ont moins de 12 ans. Le collectif espère une réponse avant l'arrivée de l'hiver.