Erdogan affirme que la Turquie est en discussion avec les États-Unis pour l'acquisition de nouveaux F-16
Le projet d'achat par la Turquie d'avions F-16 est « bien sûr lié au problème des F-35 », a déclaré dimanche 17 octobre à des journalistes le président Erdogan dans un aéroport d'Istanbul, avant de s'envoler pour une tournée en Afrique, précisant que les États-Unis avaient proposé à la Turquie de vendre des F-16 pour moderniser sa flotte aérienne.
La Turquie, qui était partenaire du programme d'avions de combat furtifs américains F-35 à son lancement et comptait en acquérir une centaine, en a été exclue par Washington en 2019 après avoir acheté des systèmes de défense antiaérienne russes S-400.
Il est clair que la Turquie est en situation d’équilibre instable »
Une vente de F-16 par les États-Unis devrait cependant être approuvée par le Congrès américain au sein duquel l'hostilité à l'égard de la Turquie est en progression.
« Il est clair que la Turquie est en situation d’équilibre instable vis-à-vis de ces questions d’acquisition de l’armement et vis-à-vis de son rôle dans l’Otan, analyse le général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air et ancien commandeur de l'Otan pour la transformation. On sent bien qu’il y a une tentative de rapprochement et la Turquie essaie de négocier une sorte d’équilibre. Mais je ne vois pas les pays de l’Otan et, en première ligne les États-Unis, revenir sur cette question qui est fondamentale, centrale, de ces systèmes russes, quels que soient les gages que peuvent essayer de donner les Turcs en disant : "Ils sont déconnectés". »
Tout cela est « politique »
« Ça ne marche pas comme ça, poursuit Jean-Paul Paloméros. On vit dans un monde de connexion, les systèmes d’armes sont tous connectés. Et de toute façon, le ver sera dans le fruit vis-à-vis de la mission de l’Otan et de la protection de son espace aérien. Je crois que c’est une tentative pour essayer d’atténuer ce gros problème que pose l’abandon du F-35 pour les Turcs. Ils n’ont pas besoin de F-16, ils en ont déjà. Donc, c’est plutôt une mesure que je qualifierais de "politique" qu’une mesure militaire, parce qu’on peut s’attendre un jour ou l’autre à ce qu’ils aillent aussi vers les Russes, pourquoi pas, puisqu’ils s’ils achètent des S-400, ils peuvent aussi bien acquérir des avions russes. »
Le mois dernier, Recep Tayyip Erdogan avait indiqué que la Turquie avait toujours le projet d'acquérir un deuxième lot de systèmes de défense antimissile S-400 russes, ce qui avait conduit à une nouvelle mise en garde des États-Unis concernant les risques d'une nouvelle détérioration de leurs relations bilatérales.