Inquiétude des États-Unis face aux activités de la Chine sur la technologie hypersonique
Les États-Unis sont "très inquiets" de ce que fait la Chine en matière de missiles hypersoniques, a souligné lundi 18 octobre à Genève, le représentant permanent américain en charge du désarmement, Robert Wood.
"Nous sommes très inquiets de ce que la Chine fait sur le front hypersonique", a dit celui qui est aussi l'ambassadeur américain en Suisse, qui après sept ans à Genève, quitte ses fonctions la semaine prochaine pour retourner à Washington.
Un article du Financial Times, citant cinq sources proches du dossier, affirmait samedi que la Chine avait lancé en août un missile hypersonique à capacité nucléaire qui a fait le tour de la Terre en orbite basse avant de descendre vers sa cible, qu'il a ratée d'une vingtaine de kilomètres. Une opération qui, selon le quotidien financier, a "surpris les services de renseignement américains".
Démenti chinois
La Chine a démenti lundi parlant de "test de routine d'un véhicule spatial, destiné à tester la technologie de véhicule spatial réutilisable", a assuré devant la presse Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
L'importance d'un test de réutilisation est qu'il peut "fournir une méthode bon marché et pratique pour que les humains puissent paisiblement voyager vers et de l'espace", a poursuivi le porte-parole, ajoutant que de nombreuses entreprises avaient effectué des tests similaires. Le ministère a également souligné que le test avait eu lieu en juillet, et non en août comme le rapporte le Financial Times.
Les États-Unis surveillent de près le programme de modernisation militaire de la Chine afin d'en évaluer les risques éventuels dans un contexte de tensions accrues entre les deux grandes puissances économiques.
Tests de l'armée américaine
Robert Wood a souligné que les Russes disposaient eux aussi de cette capacité hypersonique et affirmé que les États-Unis "s'étaient retenus de poursuivre" le développement militaire de cette technologie, qui désigne les objets volants à Mach 5 ou plus et manœuvrables, les rendant difficiles à détecter et à intercepter.
Mais face au développement de ce type d'armes, "nous n'avons eu d'autres choix que de réagir dans la même veine", a déclaré l'ambassadeur Wood.
Les États-Unis n'ont pas encore de missiles hypersonique dans leur arsenal, mais ils y travaillent. Le Darpa, bras scientifique de l'armée américaine, a annoncé récemment avoir testé avec succès son missile hypersonique HAWC (Hypersonic Air-Breathing Weapon Concept) à propulsion aérobie, c'est-à-dire qu'il utilise l'oxygène présent dans l'atmosphère pour sa combustion.