France: le nouveau parti d'Édouard Philippe perturbe les équilibres de la majorité
« Je veux aider Emmanuel Macron à élargir sa
base », assure Édouard Philippe dans le Journal du
Dimanche, au lendemain du lancement devant 2 500 personnes de son
parti politique. Avec Horizons, l’ancien Premier ministre prend date pour la
suite. Pour la présidentielle de 2027, mais avant cela, pour les élections
législatives de 2022 qui auront lieu deux mois après la présidentielle. Une
initiative qui - en coulisse - agace certains au sein de la majorité
présidentielle.
Édouard
Philippe l’assume : « Un parti a vocation à présenter des candidats. » Dans
son viseur : les élections législatives de juin 2022. L’actuelle majorité est
essentiellement composée de deux partis : la République en Marche et le Modem,
la formation de François Bayrou.
En créant son parti, Édouard Philippe veut se faire une place
à la table des négociations, notamment lorsqu’il faudra désigner les candidats
aux législatives et se partager les circonscriptions.
Menace pour Macron
C’est
cela ce qui suscite la méfiance des cadres de l’actuelle majorité. « S’il
veut 100 circonscriptions pour son parti, ça va poser un problème »,
s’agace en privé un ministre, alors que les députés ont peur de perdre leur
place.
« Édouard
Philippe joue le rapport de force », explique un député. Il installe
une concurrence au sein même de la Macronie : son poids politique et sa
popularité en font une menace. C’est pour cette raison que La République en
Marche et le Modem essayent péniblement de s’unir en créant une « confédération ».
Elle servira à renforcer la majorité, mais aussi à contrecarrer l’initiative
d’Édouard Philippe.