Législatives en Irak: quand d’ex-protestataires deviennent candidats
Jour J-1 avant les élections législatives anticipées en
Irak, l’une des rares concessions du gouvernement irakien à la jeunesse qui
avait manifesté massivement dans les rues en octobre 2019 pour réclamer du
changement. Le mode de scrutin a été modifié pour favoriser les candidats
indépendants. Beaucoup d’ex-protestataires en doutent et boycotteront le
scrutin, mais certains au contraire ont décidé d’y participer activement.
« Ça,
c’est ma maison. » Une demeure modeste dans un quartier pauvre de
Bagdad, c’est là que vit Ali Aqil, un universitaire d’une quarantaine d’années
qui a décidé de se présenter aux législatives pour tenter de changer les choses
dans son pays, pour que les protestations de 2019 n’aient pas servi à
rien.
« Durant le
mouvement de protestation, 800 personnes ont été tuées, plus de 25 000 ont été
blessées. Je pense que l’un des objectifs de notre mouvement était de faire
changer les choses. »
Fournir du travail aux jeunes, lutter contre
la corruption, il faut répondre aux demandes des jeunes mais pour cela, tout le
monde doit voter, selon Ali Aqil : « Les Irakiens doivent réaliser
qu’une large participation fera la différence. Il est possible de chasser
quelques-unes des personnalités corrompues. Peut-être que le changement ne se
fera pas entièrement comme nous l’espérons, mais ce serait un premier pas dans
la bonne direction. »
Ali Aqil fait partie d’un
nouveau collectif pour le changement, hors des partis traditionnels, même s’il
admet être soutenu par un ancien ministre. Il lui reste maintenant à convaincre les électeurs.