Qatar: les premières législatives laissent peu de places aux femmes et aux étrangers
Avec notre correspondant régional, Nicolas Keraudren
C‘était une vieille promesse. Près de vingt ans après les avoir proposées, le Qatar organise ce samedi les premières élections législatives de son histoire. Au total, 284 candidats - dont 28 femmes - se sont lancés il y a environ deux semaines dans une campagne électorale plutôt discrète.
Les élus auront principalement trois fonctions. D'abord, celle de proposer ou encore d‘amender les lois du pays. Ils auront également la responsabilité d‘approuver le budget de l‘État. Enfin, ces nouveaux parlementaires disposeront d‘un certain contrôle sur l‘exécutif puisqu‘ils peuvent, sous certaines conditions très strictes, démettre un ministre de ses fonctions.
Loi électorale « discriminatoire »
Cette avancée démocratique a néanmoins fait resurgir les sensibilités tribales au Qatar. Cet été, des membres de la tribu al-Murrah ont protesté à Doha contre la loi électorale qu’ils jugent « discriminatoire ».
Car les restrictions au droit de vote concernent aussi certains citoyens de ce pays où près de 90% de la population est étrangère. Ceux dont les ancêtres ne vivaient pas dans le pays en 1930 ne pourront pas voter. Les naturalisés, quant à eux, doivent prouver que leur grand-père paternel est né au Qatar.