Mali: premières réactions politiques aux propos du président français
Au Mali, les propos virulents et peu diplomatiques d'Emmanuel Macron font réagir. Après les accusations, samedi dernier à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, du Premier ministre de transition Choguel Maïga d'un « abandon en plein vol » de son pays par la France, le président français a notamment parlé jeudi soir « d'une honte, qui déshonore ce qui n’est même pas un gouvernement », dénonçant un gouvernement peu légitime issu de deux coups d'Etat...
Jeamille Bittar pour le M5-RPF
Pour Jeamille Bittar, le porte-parole du mouvement M5-RFP qui soutient les dirigeants de la transition joint par François Mazet, cette sortie est une « déception » et les Français sont désormais des « ennemis voilés » qui doivent quitter le Mali.
« C’est le néo-colonialisme qui continue. Les Maliens n’ont pas, aujourd’hui, de visibilité par rapport à cette présence militaire française en République du Mali. Il y a beaucoup de non-dits. Comme la France avait déjà décidé de changer de méthodologie et de changer de stratégie -sans concertation préalable- nous préférons avoir aujourd’hui des mercenaires, que d’avoir des ennemis voilés en amis ».
RFI : Pour vous, on en est là ? Les Français sont devenus des ennemis voilés ?
« Oui, des ennemis voilés. Je ne dis pas le peuple français, les gens français… je parle de la politique française à l’heure actuelle ; nous disons non et nous allons nous assumer jusqu’au bout ! C’est à nous, maintenant, de décider de qui peut rester, qui ne peut pas rester ! Les Français doivent partir. Ils nous ont abandonnés… Nous, nous disons que ce n’est plus à eux de nous dire qu’ils vont partir. Le peuple va demander simplement à ce qu’ils partent ».