La transaction de Paris avec le Mali: échange de prisonniers avec al-Qaïda et rançon de 30 millions d’euros
Les longues négociations entre la France et le Groupe Nusrat al-islam wal muslimin dépendant d’al-Qaïda, ont débouché sur la libération de 200 éléments du groupe terroriste outre le paiement d’une rançon de 30 millions d’euros, en contrepartie de la libération par le groupe du chef de l’opposition malienne Soumaïla Cissé et de trois autres prisonniers occidentaux, sans que le gouvernement somalien n’ait aucun rôle dans la transaction.
La France a mené des négociations difficiles, en obtenant que l’humanitaire Sophie et deux otages italiens soient inclus dans la transaction.
Notons que l’entrée de la France dans le jeu a changé la façon dont Nusrat al-islam wal muslimin a traité le dossier des otages, car après avoir su que c’étaient les Français qui dirigeaient les négociations derrière les rideaux et que des otages
occidentaux avaient été mis sur la table des négociations, l’organisation a élevé le niveau de ses exigences.
La médiation a commencé par une initiative d’un homme d’affaires d’origine malienne ayant un lien avec le chef de l’opposition enlevé Soumaïla Cissé, tandis que le gouvernement souhaitait libérer Cissé pour réaliser des gains politiques en pleine période électorale.
De son côté, le chef du groupe Nusrat al-islam wal muslimin Iyad Ag Ghali a ainsi pu réaliser des gains politiques et matériels grâce à cette transaction, le plus important étant la libération de 200 combattants parmi les plus expérimentés, dont nombre de chefs d’al-Qaïda éminents.
En outre, le groupe a demandé le paiement par la France, le Mali et l’Italie de 10 millions d’euros de rançon, soit 30
millions au total, en pleine guerre d’influence contre Daech au centre du Mali.