Abou Hafs Al Mautinany, mufti d'Al Qaeda et héritier de Ben Laden
Abdel Hadi Rabie
En dépit de sa rupture avec Al Qaeda, son revirement
idéologique et l'annonce public de son repentir à travers ses multiples déclarations
successives, il demeure une mystérieuse personnalité objet des polémiques dans
les milieux des mouvements islamistes. Il s'agit de ''Abou Hafs Al Mauritany
Mahfouz Ould Al Walid'', l'ex mufti d'Al Qaeda.
Il est né en 1975 en Mauritanie dont il porte
la nationalité. Puis, comme la majorité de ses concitoyens, il étudia les
sciences islamiques dans le désert de la Mauritanie.
Il voyagea en Afghanistan au début d la guerre
pour y prendre part et fit la connaissance de Ben Laden qui lui demanda de
donner des leçons pour motiver les éléments de la nébuleuse terroriste. Il fut
nommé par Ben Laden à la Commission des lois islamiques, comme mufti de
l'organisation et membre du Conseil consultatif, et du coup il devient le N° 3
d'Al Qaeda après Ben Laden et Ayma Zawahiry.
Il occupa également le poste du Directeur du
Centre d'Etudes et des Recherches islamiques en Afghanistan de 1990 à 2001, année
de l'invasion américaine.
En 1998, il essaya d'aller rencontrer Saddam
Hussein en Irak mais les Irakiens refusèrent de le recevoir de peur d'avoir des
problèmes avec les autres pays.
Il séjourna ensuite au Soudan, mais à cause des tentatives américaines
de le capturer, il fut contraint de quitter le Soudan pour l'Afghanistan puis pour
l'Iran où il fut capturé et placé en résidence surveillée par les autorités
iraniennes de 2003 à 2012 à cause de son refus de coopérer avec l'appareil sécuritaire
iranien. Il fut remis le 7 juillet 2012 à la Mauritanie mais ne fut remis en liberté
que plusieurs mois après, pour besoin d'enquête sur sa rupture avec Al Qaeda
car malgré cette rupture, Zawahiry mentionne toujours son nom de manière méliorative.
Après sa libération, il condamna
l'auto proclamation de Zawhiry comme calife des musulmans.
Il fut objet d'attaques de la
part de Daech notamment dans le livre intitulé ''Ould Al Walid s'est-il ravisé
ou Al Qaeda a-t-il été infiltré?''
Il importe de signaler que dans
un testament rédigé de sa propre main, Ben Laden déclare mourir étant satisfait
d'Abou Hafs et lui lègue 1% de son héritage.