La raison du revirement des Frères d’Algérie en soutenant le pouvoir au détriment du Hirak populaire
jeudi 16/septembre/2021 - 09:03
Avec l’éclatement de la vague de manifestations populaires (Hirak) en février 2019, le président du Mouvement islamique de construction nationale Abdel Qader ben Qarina a appelé les forces politiques à s’unir pour faire face à des tentatives étrangères de déstabiliser le pays en tentant d’utiliser le Hirak.
Sa position allait dans le même que celle du ministre de l’Intérieur Kamal Beljoud, lorsque le 10 mars 2020, lors de l’inauguration du siège de la sécurité de la commune d’Ourlal, il a parlé d’éléments cherchant à détruire ce qu’avait réalisé le Hirak.
Pourtant, avec l’annonce par les autorités de leur intention de tenir des élections législatives anticipées, et de la dissolution des assemblées élues, pour calmer les masses, les partis fréristes ont commencé à manifester leur soutien au gouvernement, tout en accusant certains éléments du Hirak de travailler pour des intérêts étrangers.
Qui plus est, les partis fréristes ont soutenu la suspension du Hirak en prétextant la propagation du coronavirus, après que le gouvernement eut affirmé que la poursuite des manifestations était un « suicide » étant donné cette propagation.
Quant au Dr Tarek Fahmi, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, il affirme que les Frères d’Algérie suivent le principe « participation (au pouvoir), pas domination », en cherchant à obtenir des postes au Parlement ou au gouvernement, selon le « modèle jordanien ».
Il a ajouté que les partis fréristes souhaitaient aussi gagner le soutien du peuple en apparaissant comme les sauveurs du pays face à des agendas étrangers.
Quant au spécialiste des mouvements islamistes Aboul Fadl al-Isnawi, il a expliqué que les Frères d’Algérie désiraient participer à la réforme actuelle du régime politique, l’Algérie se dirigeant vers un amendement de la constitution et du système électoral et vers une Assemblée du peuple démocratique, et que leur soutien au pouvoir visait à servir leurs intérêts.
Et d’ajouter qu’ils n’obtiendraient pas plus de 15% des sièges au Parlement, et qu’ils le savent.