Publié par CEMO Centre - Paris
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Les 20 ans du 11-Septembre : dans le nord de l’Irak, l’ombre oppressante de l’Iran

samedi 11/septembre/2021 - 12:12
La Reference
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A Mossoul, des factions armées chiites venues reconquérir les territoires tombés aux mains de l’EI refusent de partir. Aucun secteur économique n’échappe à leur contrôle : l’aboutissement d’une stratégie orchestrée par l’Iran au fil des ans.

Une grande tente flanquée de drapeaux à l’effigie de l’imam chiite Hussein est dressée au pied du sanctuaire de Nabi Younes (« le prophète Jonas »), dans l’est de Mossoul. La scène aurait été inconcevable avant 2017, du temps où la métropole du nord de l’Irak était sous la coupe d’Al-Qaida, puis capitale du « califat » de l’organisation Etat islamique (EI), et sa minorité chiite persécutée. Entouré de partisans de la milice pro-iranienne la Ligue des vertueux (« Asaib Ahl Al-Haq »), Abou Jassem, un combattant de 23 ans, accueille les rares fidèles qui se joignent à eux pour célèbrer le mois saint de mouharram.

Les badauds n’y prêtent guère attention, même si la présence de milices chiites dans la ville à majorité sunnite en horripile beaucoup. « Ces tentes servent à démontrer leur force et à tester la réaction de la rue, commente Ali Khdeir, ancien membre du conseil municipal de Mossoul. Les chiites ne représentent même pas 2 % de la population de la ville, mais l’Iran a manœuvré pour [leur] donner le pouvoir. » Les factions armées chiites pro-iraniennes du sud de l’Irak, noyau dur des unités de la mobilisation populaire (MP) venues reconquérir les territoires tombés aux mains de l’EI en 2014, et les milices tribales qu’elles cooptent ont pris pied dans la ville et sa région, la mosaïque ethno-religieuse de Ninive, à la libération en 2017. Au prétexte d’empêcher le retour de l’EI, elles refusent d’en partir et réclament leur dû pour l’effort de guerre.
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