Publié par CEMO Centre - Paris
ad a b
ad ad ad

Dominique de Villepin dénonce l'impréparation américaine à Kaboul

lundi 06/septembre/2021 - 07:40
La Reference
طباعة
BFMTV : 

Resté dans les mémoires pour son discours du "non" à la guerre en Irak en 2003, l'ancien Premier ministre et patron du Quai d'Orsay, jette un regard sévère sur la gestion de la situation afghane.

Interrogé ce matin sur France Inter, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin juge durement le retrait des Américains à Kaboul.

"Dès lors que les Américains avaient signé un accord avec les talibans à Doha, le signal du départ était donné.(...) Le départ des 'envahisseurs' se fait toujours comme un château de cartes par un départ précipité."

Pour lui, la reconquête fulgurante du pays par ses ex-maîtres témoigne de l'impréparation des Etats-Unis dans ce retrait.

"Je ne comprends pas très bien que les Américains eux-mêmes aient été à ce point-là impréparés pour découvrir cette réalité", estime ainsi l'ex ministre des Affaires étrangères", poursuit-il.

Joe Biden, le président des Etats-Unis, a d'ailleurs reconnu que ces opérations d'évacuation étaient parmi "les plus difficiles" de l'armée américaine.

Une diplomatie française à repenser

Plus largement, l'ancien locataire de Matignon regrette que "les leçons de nos échecs ne soient jamais tirées."

"Les démocraties sont incapables de reconnaître publiquement leurs erreurs. George Bush et Tony Blair n'ont jamais eu à rendre compte des méfaits de leur politique" a-t-il ainsi jugé.

L'ex patron du Quai d'Orsay se veut également critique de la politique de défense française. "Les armées n'ont pas résolu la question terroriste mais elles ont même aggravé les choses. On croit protéger nos pays en intervenant [NDLR dans des pays jugés stratégiques dans la lutte contre le terrorisme], mais en allant là-bas, en réalité, on les expose encore plus."

Des "erreurs" qu'il estime liées directement au mode de gouvernance français. "La politique étrangère est toute entièrement faite à l'Élysée. Mais ce n'est pas fait pour ça. On ne fait pas une politique étrangère avec 5 ou 6 conseillers" avance le diplomate.



"