Des enfants rohingyas manifestent pour l'anniversaire du "génocide" dans un camp du Bangladesh
Des milliers de policiers et de soldats armés ont patrouillé dans les camps de Cox Bazar, mais sans intervenir.
Plus de 700.000 Rohingyas musulmans, persécutés depuis longtemps en Birmanie, pays à majorité bouddhiste, ont fui au Bangladesh après la sanglante répression de 2017. Celle-ci fait l'objet d'une enquête de la Cour pénale internationale.
Des enfants parfois âgés de cinq ans seulement ont participé à la marche surprise de 15 minutes dans le camp de Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés au monde, pour demander justice pour les Rohingyas tués lors de la répression, dont le nombre s'élève à plusieurs milliers selon des ONG.
Entre 3.000 et 4.000 enfants y ont pris part, scandant "nous voulons la justice" et "nous voulons un rapatriement sûr", selon le responsable communautaire Mohammad Osman. Selon la police, seuls quelques dizaines d'enfants auraient participé.
Des femmes ont également organisé des manifestations silencieuses devant leurs bidonvilles en tenant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "nous voulons la justice", a déclaré un militant des droits de l'homme.
Les journalistes n'ont pas été autorisés à entrer dans les camps pour cet anniversaire.
Les autorités du Bangladesh ont interdit les manifestations et les rassemblements, affirmant qu'ils pourraient propager le Covid-19. La pandémie a tué au moins 30 Rohingyas et en a contaminé des milliers.
Jusqu'à 200.000 Rohingyas ont participé à un rassemblement commémoratif dans les camps en 2019.
En Birmanie, où des centaines de milliers de Rohingyas vivent aussi dans des camps, plusieurs groupes ont publié des déclarations appelant à accélérer les efforts pour poursuivre les auteurs des atrocités de 2017.