Kaboul propose aux talibans un partage du pouvoir en échange de l'arrêt des violences
"Oui, le gouvernement a soumis une proposition au Qatar en tant que médiateur. La proposition permet aux talibans de partager le pouvoir en échange d'un arrêt de la violence dans le pays", a déclaré jeudi à l'AFP une source au sein du gouvernement afghan, participant à des pourparlers au Qatar.
La situation militaire est des plus volatiles, puisque les talibans se sont aussi emparés dans la journée de la ville de Hérat. Cette ville de plus de 430.000 habitants est la troisième ville d'Afghanistan derrière Kaboul et Kandahar.
Les États-Unis et le Royaume-Uni organisent l'évacuation de leurs ressortissants
Les Etats-Unis enverront 3.000 soldats à Kaboul afin de sécuriser l'évacuation d'une partie du personnel de leur ambassade en Afghanistan, qui va être réduit face à l'avancée des talibans, ont annoncé jeudi le département d'Etat américain et le Pentagone.
Parallèlement, Washington va accélérer l'évacuation des interprètes et autres auxiliaires afghans de l'armée américaine, qui pourraient être menacés de représailles en cas de prise du pouvoir par les talibans, avec des vols "quotidiens", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.
Le Royaume-Uni, pour sa part, va déployer temporairement environ 600 militaires en Afghanistan pour aider les ressortissants britanniques à quitter le pays, en proie à l'avancée des taliban, a annoncé jeudi le gouvernement britannique.
"J'ai autorisé le déploiement de personnels militaires supplémentaires pour soutenir la présence diplomatique à Kaboul, aider les ressortissants britanniques à quitter le pays et soutenir la relocalisation des anciens membres du personnel afghan qui ont risqué leur vie en sevrant à nos côtés", a déclaré le ministre britannique de la Défense Ben Wallace, cité dans un communiqué.
Une proposition de partage risquée
Le président afghan, Ashraf Ghani, avait toujours rejeté jusqu'ici les appels à la formation d'un gouvernement intérimaire non élu comprenant les talibans. Mais son revirement risque d'être bien tardif, les insurgés n'ayant montré aucun signe, depuis l'ouverture des négociations de paix en septembre 2020, qu'ils étaient prêts à un compromis.
L'Allemagne, l'un des principaux donateurs de l'Afghanistan, a prévenu jeudi qu'elle ne verserait "plus un centime" d'aide au développement si les talibans prenaient le contrôle du pays.